Manque de masques pour le personnel des écoles : Le PTB dépose plainte contre la Communauté française auprès de l’Inspection du travail
La ministre de l'Éducation Caroline Désir (PS) et le vice-président du gouvernement de la Communauté française Frédéric Daerden (PS) sont dans l'illégalité : ils ne prennent pas les mesures nécessaires pour limiter la propagation du Covid 19 dans les écoles. « La quantité de masques fournie en mai n’est pas suffisante, estime Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au Parlement de la Communauté française. Deux masques par personne, dont une partie de masques chirurgicaux, ce n'est pas assez pour tenir cinq jours de cours. »
Depuis le mois de septembre, le PTB interpelle la ministre Désir et le ministre Daerden pour qu’ils respectent la loi de protection des travailleurs. « Mais ces interpellations sont restées sans suite, explique la députée de gauche. Nous avons donc adressé une plainte contre la Communauté française à l'Inspection du travail. Nous pensons qu’une intervention est nécessaire pour que la Communauté française respecte ses obligations. »
Sur le site du SPF Emploi, on peut lire ceci : « Dans les entreprises ou institutions où le port du masque est rendu obligatoire dans le cadre de la pandémie du COVID-19 parce que les règles de distanciation sociale ne peuvent être respectées, la fourniture et le nettoyage des masques doivent être à charge de l’employeur. Il existe en effet l’article I.2-14 du code du bien-être au travail qui stipule que les mesures concernant le bien-être des travailleurs ne peuvent en aucun cas entraîner des charges financières pour les travailleurs. »
Or, sur le terrain, ce n’est pas respecté. Mouna, professeure de mathématiques, témoigne : « Les enseignants ont reçu un masque l'année passée via l'école. Mais on ne peut pas tenir à la longue avec un seul masque en tissu. »
Marianne, professeure de sciences sociales, explique : « Je dépense déjà entre 100 et 150€ par mois pour l'école : connexion internet, pc, abonnements à une revue spécialiste en sciences humaines, livres, manuels, matériel de bureau... A toutes ces dépenses viennent s'ajouter les masques aujourd'hui. J'en ai besoin de huit par semaine. »
Dès le 3 septembre, le PTB a donc interpellé la ministre de l’Éducation Caroline Désir, pour savoir si l’ensemble du personnel et des élèves recevrait à la rentrée des classes les masques nécessaires pour assurer leur sécurité et celle des élèves. Celle-ci a expliqué que, puisque deux masques par personne avaient été distribués par la Communauté française, puisque les citoyens pouvaient aller chercher en pharmacie le masque mis à disposition par les instances fédérales et qu'une partie des communes avaient distribué un masque également, elle considérait que les professeurs étaient équipés. Elle a donc confirmé qu’il n'y aurait pas de nouvelle commande.
Elle a également suggéré que, si cela n'était pas suffisant, les enseignants et les familles pouvaient aussi en coudre eux-mêmes. « Bien sûr, il est évident que les enseignants n’ont que ça à faire, s’insurge Alice Bernard. Ce mépris de la ministre à l’endroit des enseignants est vraiment révoltant. »
Décembre est le mois des décisions budgétaires pour l'année qui vient. « Et lorsqu'on lit attentivement le budget de la Communauté française, on s'aperçoit que rien n'est prévu pour équiper correctement les enseignants et autres travailleurs des écoles en masques, s'étonne Alice Bernard.
« Nous allons donc tenter encore une fois de convaincre les ministres de financer un nouveau lot de masques, conclut la députée PTB. Dans le cadre des discussions et du vote sur le budget, nous déposons, ce mercredi 9 décembre, un amendement afin de débloquer un nouveau fonds destiné à équiper tous les enseignants et le personnel technique et administratif des écoles. Ces masques, nécessaires pour assurer la sécurité du personnel et des élèves, doivent être à charge de la Communauté française. »