Malgré son exclusion par les 10 partis traditionnels, le PTB demande une rencontre avec la Première ministre pour contribuer à des mesures urgentes
Depuis le débat de la crise du coronavirus, les 10 partis traditionnels ont décidé d'exclure le PTB de toute forme de concertation en vue de gagner le combat contre l’épidémie. Le PTB n'a été invité à aucune rencontre ni aucune initiative législative commune pour prendre des mesures sanitaires urgentes. Le PTB regrette cette décision des 10 partis traditionnels qui revient à exclure la voix des 584 621 électeurs de tout le pays qui lui ont donné leur vote en mai 2019.
D'autant plus que, ce jeudi, le vote sur les pouvoirs spéciaux sera soumis au Parlement. Les pouvoirs spéciaux qui mettront ce dernier définitivement hors course tout le long de la crise. « Les débats seront dès lors uniquement réservés au kern élargi aux présidents de partis qui se tiendra chaque samedi », regrette Raoul Hedebouw, porte parole et député du PTB.
Malgré cette situation, le PTB demande à pouvoir avoir une rencontre avec la Première ministre Sophie Wilmès afin de pouvoir lui partager les solutions constructives que le parti de gauche estime nécessaire de prendre en ces temps difficiles pour la population.
Le PTB demande, par exemple, que la Belgique, après l’Italie, ferme également les entreprises des secteurs non-essentiels. Raoul Hedebouw : « Tirons les leçons de ce qui se passe dans la péninsule italienne. C’est maintenant, au début de l’épidémie, que nous devons prendre des mesures drastiques. C’est pourquoi nous demandons depuis une semaine la fermeture de la production et des services qui ne sont pas strictement nécessaires aujourd’hui. C’est essentiel pour prévenir la propagation du coronavirus et pour que nous puissions orienter au maximum les équipements de protection disponibles vers les secteurs essentiels. Si nous voulons éviter la situation que subit la population italienne, nous devons prendre cette mesure maintenant. »
Le pouvoir d'achat des travailleurs est aussi un point sur lequel le parti de gauche aimerait s'entretenir avec la Première ministre. « Les travailleurs ne peuvent pas encore une fois être les victimes de cette crise, poursuit Raoul Hedebouw. Il faut prendre des mesures pour ne pas ajouter une crise sociale à la crise sanitaire. » Et le PTB d'avancer quelques pistes de solutions à court terme :
- élargir le chômage économique à tous les salariés sans exception : employés, étudiants-jobistes, intérimaires, free-lancers, travailleurs du secteur de la culture, etc., afin qu’aucun travailleur ne soit laissé sur le carreau ;
- garantir à tous les salariés en chômage économique 100 % de leur salaire, le temps de la crise, tout en augmentant le plafond actuel jusqu’au salaire moyen (de 2 750 à 3 558 euros brut)
Le PTB a aussi avancé une série de propositions afin de trouver une solution budgétaire aux énormes défis qui se posent aux autorités du pays. « Nous avons fait une proposition de taxe exceptionnelle de 5 % sur les fortunes de plus de 3 millions d'euros, rappelle Raoul Hedebouw. Une "taxe Coronna" sur les multimillionnaires, qui pourrait rapporter 15 milliards d'euros, lesquels serviraient à protéger le pouvoir d’achat de la population. »
Le PTB espère que son appel à une rencontre avec la Première ministre sera entendu.