Macron réélu, la résistance redémarre
La réélection d’Emmanuel Macron lance cinq nouvelles années de lutte contre le président des riches et son programme de casse sociale. Heureusement, l’extrême droite est battue, mais Macron aurait tort de penser qu’il sort légitimé de cette élection.
La presse souligne la faiblesse de sa victoire et de nombreux indicateurs témoignent du rejet énorme de sa politique. À commencer par le score de Marine Le Pen (41,46 %) qui engrange 2,6 millions de voix supplémentaires par rapport à 2017, alors que Macron, lui, en perd 2 millions. L’abstention ensuite. À 28 %, c’est la plus élevée depuis 1969. Macron n’est élu que par 38,5 % des électeurs inscrits. Moins de deux électeurs sur cinq. Ce qui en fait « un des présidents le plus mal élu de la Ve République» déclare Vincent de Coorebyter, président du CRISP (Centre de recherche et d’information socio-politiques) dans Le Soir du 25 avril. Moins significatif en termes absolus, mais fort au niveau symbolique, la nette défaite de Macron dans les territoires d’Outre-mer (Guadeloupe, Guyane...) est aussi un signe du ras-le-bol contre celui qui a envoyé des CRS plutôt que des soignants durant la crise du coronavirus. Résultat : ceux-là même qui peuvent personnellement craindre un racisme assumé ont préféré rejeter Macron. Enfin, le fait que plus d’un électeur sur cinq ait choisi Mélenchon au premier tour montre aussi que l’envie de rompre radicalement avec les politiques macroniennes est populaire.
Cadeaux aux riches, violences contre la classe travailleuse
Durant son premier quinquennat, Macron a fait d'énormes cadeaux aux plus riches et a fait augmenter les inégalités. Il a réprimé durement les mouvements sociaux, jusqu’à éborgner et arracher les mains des gilets jaunes. Il a banalisé l’extrême-droite et ses idées. Il a semé le terreau fertile sur lequel l’extrême droite se développe. Le score de Le Pen aujourd’hui, c’est le bilan du quinquennat de Macron. Et pourtant il a déjà annoncé que les attaques continueraient, notamment pour le report de l’âge de la retraite. Une chose est claire : cinq années supplémentaires de politiques macroniennes seront dramatiques pour le peuple français, que ce soit au niveau social, écologique ou démocratique.
Les conquêtes sociales, seul antidote à lʼextrême droite
Pourtant l’espoir est bien vivant. Contre toute attente, la gauche authentique a su rassembler plus d’un électeur sur quatre au premier tour et a failli bouleverser le scénario écrit depuis longtemps. L’enthousiasme autour notamment des propositions radicales de Jean-Luc Mélenchon a engendré une puissante dynamique. Dès aujourd’hui démarre la bataille pour les élections législatives, pour faire élire un maximum d’élus issus des différents rangs de la gauche authentique. De quoi donner du fil à retordre au président réélu et fournir les porte-voix des aspirations et des luttes des millions de travailleurs français. Car c’est bien dans la rue que le rapport de force pour conquérir la justice sociale et climatique se jouera dans les prochaines années. Bonne nouvelle : « De plus en plus de Français sont convaincus qu’aujourd’hui, les victoires que l’on obtient, c’est dans la rue et ce n’est plus à travers le Parlement », déclare Vincent de Coorebyter. La classe travailleuse et les syndicats en France ont une riche histoire de luttes et de conquêtes. Le PTB a toujours été à leurs côtés, et il le sera encore dans les luttes à venir. Qui plus est, ce sont les futures conquêtes sociales arrachées dans la rue qui seront le meilleur antidote contre la montée de l’extrême droite. C’est un combat qui se mène en France, mais aussi partout ailleurs en Europe.