Logements publics insalubres : le PTB demande au gouvernement de se rendre sur place
Une semaine après que la ministre du Logement Valérie De Bue (MR), admette, suite à une question du PTB, que 5253 logements sociaux sont vides en Wallonie, un reportage de la RTBF sur les logements sociaux révélait que près d'un tiers des logements sociaux ne sont pas conformes aux normes de salubrité et de sécurité. Il ne s'agit pas d'une fatalité, mais du bilan des partis traditionnels et de leurs choix politiques, avec lesquels il est grand temps de rompre. Le PTB invite les ministres à venir se confronter sur place à cette inacceptable réalité.
Selon Germain Mugemangango, porte-parole et chef du groupe PTB au parlement wallon, cette situation est inacceptable : « Il ne s'agit pas de simples chiffres, mais du quotidien de dizaines de milliers de familles. Comme Fabienne, dont les enfants sont victimes de maladies respiratoires à cause des champignons qui couvrent les murs de leur chambre ; ou Yasser qui a évité de peu un incendie dû aux faux contacts dans son installation électrique et à l'absence d'extincteur fonctionnels dans l'immeuble. Sans parler de la situation des personnes à mobilité réduite, comme Marisa, qui est littéralement enfermée chez elle. Ces situations sont intolérables, mais ne sont pas une fatalité. »
En effet, cette situation dramatique est la conséquence directe du manque d'investissement cruel en la matière (seulement 2,5 % du budget wallon ces 20 dernières années) et le résultat des choix politiques des gouvernements précédents. « Le gouvernement MR-cdH est littéralement entré en guerre contre le logement social, notamment en supprimant l'obligation d'avoir 10 % de logements sociaux dans toutes les communes, condamne Germain Mugemangango. Quant à l'Olivier (gouvernement PS-Ecolo-cdH, qui a dirigé la Wallonie de 2009 à 2014), son bilan est celui du renoncement et des promesses non tenues : alors qu'il promettait 6 000 nouveaux logements sociaux dans sa Déclaration de Politique régionale, il a fini la législature avec 2 078 logements en moins. »
Le nombre de personnes en attente d'un logement ne fait qu'augmenter : ils sont désormais 39 000 en Wallonie, soit 3 000 de plus qu'en 2014. Pour le PTB, il est grand temps de rompre avec les choix politiques qui ont conduit à cette situation intolérable. « Il est plus que jamais nécessaire de développer de manière bien plus large le logement social comme élément pour un meilleur pouvoir d’achat, contre la pauvreté, pour une meilleure qualité de vie et pour un meilleur environnement, souligne le porte-parole francophone du PTB. Le logement social fait partie de la solution, pas du problème. »
Et de poursuivre : « Devant l’ampleur de la situation et le peu de prise en considération des conditions de vie des personnes, nous voulons inviter les membres du gouvernement, ainsi que les membres de la commissions logement, à aller visiter ces logements sociaux. » Le PTB propose également la mise en place d’un « certificat de salubrité ». Celui-ci serait obligatoire pour mettre en location un logement. Les pouvoirs publics doivent être un exemple en la matière.
Il est plus que temps que le budget consacré au logement social soit augmenté afin, d’une part, de répondre aux problèmes criants de salubrité et à la réhabilitation des logements vides, d’autre part, de créer 40 000 logements au cours de la prochaine législature afin de loger au plus vite les personnes dans le besoin.