L'excision des femmes est inacceptable dans notre société
« Les mutilations génitales féminines sont une forme de violence envers les femmes et elles n'ont pas de place dans notre société », souligne le Dr Anne Delespaul, spécialiste de la santé au PTB. Le parti veut une approche intégrale qui mise sur la sensibilisation, la prévention et une prise en charge globale pour les victimes.
Les mutilations génitales féminines (MGF) – en général l'excision partielle ou totale du clitoris des femmes – sont une pratique qui peuvent entraîner à vie de graves complications physiques et psychologiques. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit la pratique des mutilations génitales féminines (MGF) comme « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques ». Les MGF sont une atteinte à la santé et à l'intégrité physique des filles et des femmes, mais aussi à leur émancipation et à leurs droits humains.
On estime qu'il y a dans le monde plus de 200 millions de filles et de femmes mutilées suite à ces pratiques. En Belgique, environ 17 500 filles et femmes ont subi une MGF et 8 000 autres risquent d'être excisées.
Les mutilations génitales féminines sont une forme de violence de genre et une atteinte aux droits humains
« Les mutilations génitales féminines sont imposées au corps des petites filles et des jeunes filles sans que celles-ci donnent leur accord ; c'est donc une forme de violence de genre et une atteinte aux droits humains, précise le Dr Anne Delespaul, spécialiste de la santé au PTB. Ces pratiques ont pour but de garder les femmes physiquement et psychologiquement sous contrôle. Les conséquences au plan psychologique, physique et sexuel sont considérables. Les victimes de MGF que nous rencontrons dans nos maisons médicales de Médecine pour le Peuple sont souvent marquées à vie. »
Pour le PTB, ces pratiques sont évidemment inacceptables. « Nous voulons que l'on mise sur la prévention. La sensibilisation est à cet effet essentielle, souligne Anne Delespaul. Sensibiliser des organisations comme l'ONE/Kind en Gezin et Fedasil, mais aussi les médecins et autres professionnels des soins est essentiel pour attirer l'attention sur ce problème, pour qu'il soit possible d'en parler et de le prévenir le plus possible. »
En général, les hommes ne connaissent pas ou très peu l'impact qu'ont les MGF sur la vie de leurs mères, sœurs, filles et femmes
« Il faut également travailler activement avec les communautés concernées, poursuit Anne Delespaul. Informer en tenant compte tant de la tradition que de la pénalisation de cette pratique est essentielle pour empêcher la mutilation des filles. L'enseignement a là aussi un rôle à jouer, tout comme le travail sur les modèles hommes-femmes dans les communautés concernées. De plus, il ne faut pas oublier de s'adresser aux jeunes garçons et aux hommes. En général, les hommes ne connaissent pas ou très peu l'impact qu'ont les MGF sur la vie de leurs mères, sœurs, filles et femmes. »
Enfin, il est également important qu'il y ait un accueil et une prise en charge globale pour les victimes de MGF. « Cela demande une approche multidisciplinaire, avec un soutien psychologique. Les centres de référence à Gand et à Bruxelles jouent ici un rôle important vu leur expertise sur cette problématique spécifique, mais nous voulons aussi qu'il y ait une possibilité d'aide plus proche du domicile. »
Il est inadmissible que des jeunes filles soit mutilées et ainsi marquées pour la vie
Dans ce cadre, les députés PTB ont déposé une résolution au Parlement bruxellois pour la prévention contre les MGF. Cette résolution a pour but d'œuvrer à la sensibilisation et au dialogue avec les communautés concernées, mais aussi à l'information des professionnels de la santé quant à l'accueil, la prise en charge et le renvoi possible vers les centres de référence.
« Les mutilations génitales féminines sont encore trop souvent un problème sous-estimé et caché. Il est inadmissible que des jeunes filles soit mutilées et ainsi marquées pour la vie. Il faut une approche globale qui insiste sur la prévention et la sensibilisation tant des professionnels de la santé que des filles, femmes, hommes et garçons des communautés concernées, outre, bien sûr, les soins aux victimes. Pour qu'à l'avenir, plus aucune fille ne doive encore subir de telles pratiques », conclut Anne Delespaul.