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Les sept fausses solutions de la ministre Glatigny pour le qualifiant

Après avoir créé le chaos dans l'enseignement qualifiant et à trois mois de la fin de l’année scolaire, la ministre Valérie Glatigny (MR) sort une série d'alternatives en enseignement pour adultes à la fermeture de 210 options dans l'enseignement qualifiant. Voici pourquoi ce sont de fausses solutions.

Mardi 18 mars 2025

Amandine Pavet au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles

La ministre de l'Enseignement présentait ce lundi au parlement un cadastre des alternatives en enseignement pour adultes à la fermeture de 210 7e TQ et 7e Professionnelle. « Malheureusement, il semblerait que la ministre ait manqué de temps pour rendre son devoir, tant on peut y relever des incohérences », estime Amandine Pavet, notre cheffe de groupe au parlement de la Communauté française...

  1. 2, 3, 8 heures de route pour poursuivre ses études

    Pourtant la ministre Valérie Glatigny a affirmé que pour tous les élèves il y aurait une solution dans un rayon d’une dizaine de kilomètres et à moins de 30 minutes de trajet en transports en commun de l’ancienne option. En examinant ce cadastre de plus près, il nous apparaît clairement que cette promesse n’a pas été respectée. Outre les 6 occurrences assumées par madame Glatigny, nous avons identifié 7 autres occurrences pour lesquelles la durée de trajet est largement supérieure à 30 minutes. Les élèves de l’IPES Tournai devront aller à l’IPEFA Verviers, à 8 heures en transports en commun, soit 1 bus et 2 trains, pour se rendre dans leur nouvel établissement. Peut-être faisable pour une ministre avec chauffeur, mais strictement impossible pour les jeunes concernés.

  2. Des cours en distanciel pour 80 options

    C’est ce qui semble être la « solution » de la ministre pour les élèves en gestion des petites et moyennes entreprises. On demande à des jeunes qui étaient dans des options pour développer des compétences et leur expertise, de rester chez eux et de suivre des cours en distanciel. La crise du covid nous a enseigné à quel point ce n’était pas donné à tous les élèves d’être assidu à distance et les professeurs se souviennent également des nombreuses difficultés rencontrées. 

  3. 400 élèves sur le carreau

    Au total, ce sont 1038 jeunes qui sont répertoriés dans ce cadastre. Cependant, comme cela a été mentionné plus tôt, la ministre parle elle-même de 1410 jeunes concernés. A trois mois et demi de la fin des cours, Arthur, élève en 6e TQ Photographie voudrait faire une 7e en Audiovisuel, pour se lancer ensuite à son compte. Son option n’est même pas reprise dans le cadastre de la ministre. Comme Arthur, ce sont près de 400 jeunes qui n’ont aucune perspective à quelques semaines de la fin de l’année.

  4. Les 7e sont des filières d’expertise

    En fermant certaines filières, la Belgique perd des savoir-faire importants. Comme nous l’explique cette ancienne directrice d’une école de stylisme de Namur. L’EA (Enseignement pour Adultes) en stylisme est un récapitulatif des 3 années de formation qui sont données dans le professionnel, les élèves n’apprennent rien de nouveau. Alors qu’en 7P c’est la possibilité, pour des élèves de 6e TQ, de se spécialiser dans un domaine précis des 3 années d’apprentissage. 

  5. Les 7e sont un tremplin vers l’emploi

    Il n’y aura par exemple plus de charpentiers qui seront formés dans la région de Bastogne, car pour cette option il n’y aura pas d’alternative en enseignement pour adultes. Pourtant, charpentier figure dans la liste des métiers en risque de pénurie… 

  6. Envoyer des jeunes en enseignement pour adultes revient à briser leur parcours

    « Si je demande à mes élèves s’ils vont poursuivre leur cursus en enseignement pour adultes, la réponse est unanime : jamais de la vie ! », c’est ce que nous livrait un professeur en artisan boulanger à Emile Gryzon à Bruxelles. Comme nous l'explique Marie, en 6e TQ esthétique dans une autre école bruxelloise : « Dans mon école je connais les profs, je connais les éducateurs, ça m’aide d’avoir des horaires et un cadre, ça nous motive pour rester accrochés. »

  7. Concernant les pertes d’emploi suite aux fermetures de nombreuses classes du qualifiant...

    La ministre Glatigny n’apporte à ce stade pas de solutions concrètes mais uniquement de vagues intentions comme la volonté d’avoir une « mobilité fluide et volontaire entre l’enseignement obligatoire et l’enseignement pour Adulte ».

« À trois mois de la fin de l’année scolaire, il paraît de plus en plus évident que les réformes et les solutions de la ministre Glatigny ne tiennent pas debout », conclut Amandine Pavet.