Les négociations à Bruxelles démontrent l’hypocrisie du PS qui n’a même pas débattu des propositions du PTB
L’annonce de l’ouverture de négociations à Bruxelles entre PS, Ecolo et Défi démontre l’hypocrisie du PS et éclaire aussi la situation en Wallonie. « Il n’y a visiblement pas de volonté du PS d’entamer un débat de fond sur la situation de notre capitale, où un tiers de la population vit sous seuil de pauvreté et où l’on fait face à une crise du logement majeur causée par la mainmise des barons du béton », réagit David Pestieau, vice-président du PTB.
David Pestieau, vice-président du PTB, a été à la tête de la délégation de la gauche authentique pour les discussions avec Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort. Il réagit : « L’espace d’une journée, le PS a fait semblant d’accorder sa préférence à une coalition la plus à gauche en Wallonie, lors d’une mauvaise pièce de théâtre visant à préparer sa future alliance avec le MR. À Bruxelles, le PS n'a pas une seconde envisagé de le faire, malgré une percée majeure du PTB dans la capitale (près de 14%). Il nie ainsi le signal de l’électeur. Le PS fonce au contraire vers une coalition qui semble correspondre à un accord pré-électoral avec Ecolo et Défi. Pourtant, tous les partis traditionnels, y compris le PS et Défi, ont perdu des voix. »
Le parti de gauche déplore devoir entendre par l'intermédiaire de la presse qu'une deuxième rencontre, pour approfondir les points développés dans la note de 30 pages remise par le PTB le vendredi 7 juin, n'aura même pas lieu.
Françoise De Smedt, cheffe de groupe PTB au Parlement bruxellois : « Nous nous étonnions déjà que, depuis les élections, aucun contact informel n’avait été pris avec nous, ni de la part du PS, ni de la part d'Ecolo. Et, après notre première rencontre avec Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort, c’était le silence radio. Après l'envoi de notre note, nous n’avons reçu aucune demande d'éclaircissements techniques, comme c'est l'habitude pour préparer le deuxième entretien. Finalement, la "coalition idéale" qu'envisageait Elio Di Rupo avant les communales déjà se réalise tout simplement. Comme si les élections n’avaient pas eu lieu, le signal des électeurs pas entendu. »
Le PTB avait rencontré Laurette Onkelinx et Rudi Vervoort le mardi 4 juin pour présenter ses points forts, que les électeurs ont soutenu par un vote fort : la mobilité, le logement, l'emploi, le climat, l'éthique politique ou encore la lutte contre les discriminations.
« Il n’y a visiblement pas de volonté du PS d’entamer un débat de fond sur la situation de notre capitale, où un tiers de la population vit sous seuil de pauvreté, où l’on fait face à une crise du logement majeure causée par la mainmise des barons du béton », poursuit David Pestieau.
Et d’ajouter : « Justifier cette exclusion du PTB suite à notre demande d’être présents des deux côtés linguistiques du gouvernement bruxellois est une fausse excuse pour ne pas mener ce débat de fond. Le PTB est un parti unitaire et bilingue, aussi à Bruxelles évidemment. En tant qu'un seul et même parti, nous n'allions pas être à Bruxelles à la fois dans la majorité et dans l'opposition. C'est comme si les Diables Rouges se qualifiaient pour la Coupe du Monde, mais pas les Rode Duivels. Visiblement, le PS et Groen ont préféré l’Open vld et ses exigences au PTB. »