Les mesures sur les malades de longue durée modifiées sous la pression du PTB : quelle responsabilité pour les entreprises ?
Frank Vandenbroucke (Vooruit) dit vouloir revenir sur les critères de responsabilisation des entreprises dans le dossier des malades de longue durée. « Le ministre de la Santé reconnaît que la proposition est actuellement trop souple, c’est déjà un pas de côté, estime Raoul Hedebouw, chef de groupe PTB au Parlement fédéral. Il doit maintenant clarifier les choses. Avec cette nouvelle proposition, les socialistes vont-t-ils devoir se rasseoir à la table des négociations avec les autres partis de Vivaldi ? Pour nous, il est crucial que les entreprises commencent à s'attaquer aux causes des maladies de longue durée, comme la pression au travail et la course à la flexibilité. »
La semaine dernière, le gouvernement a annoncé un plan relatif aux malades de longue durée, où toutes les parties concernées seraient responsabilisées. Selon le PTB, ces ambitions risque bien de rester lettre morte pour les grandes entreprises. En effet, seules les entreprises qui comptent trois fois plus de malades de longue durée que la moyenne de leur secteur et cinq fois plus que la moyenne nationale seront responsabilisées. Il s'agit donc de conditions très strictes.
Pour Raoul Hedebouw, la proposition du ministre Vandenbroucke fait du deux poids deux mesures : d’un côté, les travailleurs sont attendus au tournant avec des sanctions, mais la responsabilisation des entreprises, elle, risque bien de tomber à plat. Au Parlement, le ministre m'a répondu que les employeurs seraient sensibilisés à leurs responsabilités. Ça ne va pas. Même lui le reconnaît. » Le PTB maintient son opposition face au principe que les travailleurs soient sanctionnés en se voyant privés de 2,5 % de leurs indemnités. Le parti trouve ces sanctions culpabilisantes, ajoutant qu'aucune étude n'a pu démontrer qu’elles permettaient d'obtenir de meilleurs résultats.
Le député de gauche souhaite que le ministre de la Santé clarifie rapidement ce qui a été décidé. « On l’a mis sous pression, il doit revoir ses critères, déclare Raoul Hedebouw. La question est maintenant de savoir si le plan doit être renégocié au sein de la Vivaldi. Le gouvernement a accepté la proposition du ministre Vandenbroucke assortie de critères très stricts concernant les entreprises. Ceux-ci sont également inclus dans la note budgétaire. Au sein de cette coalition, les partis n’ont pas tous envie de responsabiliser efficacement les patrons. C'est pourtant essentiel. Nous devons examiner les causes de cette épidémie, qui produit d'ores et déjà un demi-million de malades de longue durée dans notre pays. Les entreprises ont un rôle important à jouer à cet égard, car c'est l'employeur qui impose souvent la pression du travail et de la flexibilité. Si l'on veut éviter aux travailleurs de tomber malades, il faut donc encourager les entreprises à s'attaquer à ces causes. »