« Les étudiant-e-s en difficulté ont besoin d'aide concrète, pas de caricatures »
« Beaucoup d’étudiants sont victimes de la crise du coronavirus. Il faut des mesures urgentes pour les aider, explique Anouk Vandevoorde, députée du PTB au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui propose de transformer les examens en évaluations formatives. Nous voulons les aider à s’évaluer et investir dans la remédiation. À aucun moment nous n’avons défendu une note uniformisée de 10/20 pour tous les étudiants. C’est de la pure désinformation de la part du MR, qui veut cacher l’insuffisance des mesures prises par la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny pour répondre aux besoins des étudiants. Les étudiants et étudiantes qui vivent des difficultés avec la crise actuelle ont besoin d’aide, pas de caricatures. »
La proposition du PTB et de son mouvement étudiant Comac consiste à octroyer une note administrative de 10/20 aux étudiants qui ont échoué aux examens de juin, tout en organisant des remédiations cet été et au quadrimestre prochain afin de rattraper le retard dû à la crise. En ce qui concerne les années diplômantes, le PTB et Comac proposent que les étudiants qui le souhaitent puissent passer leurs évaluations jusqu’au 31 janvier. Cela leur permettrait d’obtenir rapidement leur diplôme tout en évitant de recommencer une année complète en raison du Covid-19.
« De cette manière, nous garantissons, d’une part, que le confinement n’aggrave pas les inégalités déjà très présentes dans l’enseignement supérieur et, d’autre part, la qualité de l’enseignement et l’acquisition de la matière par les étudiants », explique Anouk Vandevoorde, députée qui a porté la proposition au parlement.
« “Crise ou pas crise, tout le monde ne réussira pas.” Cette déclaration de la députée MR Stéphanie Cortisse illustre parfaitement la vision de société de son parti : une société du chacun pour soi et du marche ou crève », poursuit Anouk Vandevoorde.
« La ministre Glatigny répète qu’il suffit de “garder le rythme”. Comment peut-on être autant déconnectée de la situation des étudiants, alors qu’un étudiant sur quatre ne possède pas de lieu adéquat pour pouvoir suivre les cours en ligne et étudier chez lui ? » se demande quant à lui Octave Daube, porte-parole de Comac.
« Qui peut encore nier que nous traversons une crise sanitaire sans précédent et que celle-ci a un impact considérable sur la vie des gens et, notamment, sur leurs conditions d'apprentissage et d'étude ? », ajoute Anouk Vandevoorde.
« Notre pétition a récolté plus de 10 000 signatures et nous avons reçu également énormément de témoignages d’étudiants en détresse », continue Octave Daube. En voici un : « J’ai réussi tous mes examens en janvier, mais, pendant le confinement j’ai dû m’occuper de mes frères et sœurs. Je n’ai pas pu suivre les cours en ligne et j’ai dû abandonner certains examens. » Une autre étudiante explique qu’elle ne possède pas de connexion internet de qualité chez elle et qu’elle n’a pas pu suivre correctement les cours en ligne.
La proposition du PTB n’a pas été soutenue en commission par la majorité MR-PS-Ecolo, mais elle sera à l’ordre du jour encore en plénière. « La pression exercée par les étudiants ainsi que les nombreux acteurs du monde académique qui se sont exprimés pour dénoncer les inégalités liées au confinement ont en tout cas déjà obligé la ministre à faire certaines concessions », note Octave Daube. Valérie Glatigny s’est ainsi engagée à analyser le taux de réussite en le comparant aux années précédentes, à ouvrir le débat sur la finançabilité des étudiants en échec et à organiser des remédiations l’année prochaine. Ces premiers pas vont dans le bon sens, mais nous resterons mobilisés pour que ces déclarations deviennent réalités, et que des mesures d’aide supplémentaires soient enfin prises », concluent Anouk Vandevoorde et Octave Daube.