Les écoles vont à la faillite énergétique et le gouvernement les abandonne. Il doit revoir sa copie d’urgence
Le PTB a calculé que des écoles seront incapables de payer leurs factures d’énergie et risquent la faillite si aucune mesure n’est prise par le gouvernement de la Communauté française. « Selon les prévisions d’évolution des prix, il faudra consacrer l’année prochaine l’entièreté des dotations de fonctionnement à payer les factures d’énergie », alerte Alice Bernard, cheffe de groupe PTB au Parlement de la Communauté française.
« Jusqu’à présent, le ministre Daerden (PS), responsable des bâtiments scolaires, a juste proposé d’endetter les écoles. A l’heure d’entamer les discussions budgétaires, il doit revoir ses choix et aussi exiger du fédéral un blocage des prix et une taxation des surprofits des géants de l’énergie. »
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La crise s’aggrave depuis un an mais le ministre-président Pierre-Yves Jeholet (MR) et le ministre du Budget et des Bâtiments scolaires Frédéric Daerden n’ont fait à ce stade que de vagues annonces qui reportent la responsabilité sur les écoles : actions « gros pulls », mettre en place des prêts pour les écoles, verser des avances sur leur budget, un éventuel fonds de solidarité et négocier une centrale d’achat pour l’énergie (l’actuelle arrive à échéance en novembre). « Le ministre Jeholet a aussi déclaré que le gouvernement ne prendrait pas en charge toute l’explosion des prix et que les écoles devront faire des efforts en baissant la température et en mettant des gros pulls. Quand on voit l’explosion des prix, c’est abandonner les écoles », s’indigne la députée de gauche.
Sur base des chiffres de WBE concernant l’évolution des coûts de l’énergie et des relevés de la consommation énergétique des écoles, on voit que les factures ont augmenté de 17 % fin juin 2022 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Et une extrapolation au 31 décembre montre une augmentation de 25 %. Et les prévisions sont encore pires pour l’an prochain : l’électricité serait 6 fois plus chère et le gaz 10 fois plus cher. Si toutes les écoles ne sont pas logées à la même enseigne (nombre d’élèves, état du bâti, isolation des bâtiments, participation à un groupement d’achat d’énergie etc.), toutes vont subir de plein fouet l’explosion des factures tôt ou tard.
« Va-t-on laisser les élèves dans le froid ? On entend déjà des familles qui n'osent plus chauffer chez elles par peur de la facture et en plus les petits bouts auraient froid à l'école ? C'est inacceptable. Le gouvernement de la Communauté française doit coûte que coûte garantir que les écoles seront correctement chauffées. Des enfants qui ont froid ne peuvent pas être assez attentifs et suivre correctement les cours. Après deux ans de covid, les enfants ont besoin de reprendre pied. Des prêts qui reportent la responsabilité sur les écoles ne sont pas la solution. Il faut tout faire pour obtenir du fédéral un blocage des prix et une taxe sur les surprofits des géants de l'énergie », conclut la députée de gauche.