Les députés wallons qui démissionnent pour une autre fonction peuvent cumuler prime de départ et nouveau salaire
Le Parlement wallon est le seul parlement du pays où un député qui choisit de démissionner pour devenir bourgmestre, échevin ou président de CPAS peut tout de même recevoir une prime de départ. « Un privilège inacceptable » pour notre chef de groupe Germain Mugemangango, qui dépose une proposition de modification du règlement du Parlement wallon visant à supprimer cette possibilité.

« Un député wallon qui démissionne pour devenir bourgmestre, échevin ou président de CPAS peut continuer à toucher son salaire de parlementaire wallon complet ainsi qu’une indemnité forfaitaire pour frais exposés, soit environ 12 000 euros bruts par mois, pendant une période d’au moins quatre mois et jusqu'à deux ans, en fonction de son nombre d'années de mandat en tant que député ou ministre », explique Germain Mugemangango.
C’est ainsi que Marie-Christine Marghem (MR) a pu bénéficier d’une prime de plus de 280 000 euros bruts en plus de son salaire de 10 950 euros bruts par mois en tant que bourgmestre de Tournai. Mourad Sahli (PS), bourgmestre de Chapelle-lez-Herlaimont, a quant à lui reçu plus de 140 000 euros bruts.
« Ce privilège absurde n’existe dans aucun autre parlement, poursuit notre chef de groupe. Dans les autres parlements de ce pays, si tu quittes volontairement ton poste de parlementaire pour, par exemple, devenir bourgmestre, tu perds le droit à cette indemnité de départ. C’est pourquoi nous proposons de modifier le règlement du Parlement wallon afin de supprimer cette possibilité de cumul. »
Un travailleur qui démissionne pour changer de job ou voit son CDD se terminer ne touche pas le moindre euro. Rien ne justifie qu’il en soit autrement pour les députés
Chef de groupe du PTB au parlement wallon
Ces primes de départ entretiennent une déconnexion entre le personnel politique et les citoyens. « Un travailleur qui démissionne pour changer de job ou voit son CDD se terminer ne touche pas le moindre euro, dénonce Germain Mugemangango. Rien ne justifie qu’il en soit autrement pour les députés, surtout dans le contexte actuel, où, à tous les niveaux de pouvoir, les responsables politiques imposent des sacrifices importants à la population, mais pas à eux-mêmes. »
Il ajoute : « Ce n’est pas qu’une question symbolique. Si la mesure que nous proposons avait déjà été en vigueur au début de la législature, elle aurait permis d’économiser un montant d’environ 570 000 euros. À titre d’exemple, cela aurait permis de continuer à financer pendant trois ans les activités d’ASBL qui luttent contre les discriminations en entreprise, dont le Gouvernement wallon a supprimé le financement en décembre dernier. »
Nous appelons donc tous les partis, et en particulier la majorité MR-Engagés, à soutenir notre proposition, afin de supprimer cette possibilité de cumul de rémunérations privilégiées dont seuls les députés wallons bénéficient.
- Pour les détails du calcul et le texte de notre proposition :