« L’énergie est un jeu simple : on négocie pendant des lustres et, à la fin, c’est Engie qui gagne »
« Comme ça se présente aujourd’hui, les citoyens vont payer l’addition des centrales nucléaires belges pour la troisième fois de l’histoire. Engie utilise l’incertitude concernant l’approvisionnement en énergie comme moyen de chantage pour renvoyer la facture des déchets nucléaires – qui se compte en milliards – vers les contribuables. Plutôt que de faire face, le gouvernement semble s’agenouiller devant Engie », réagit Peter Mertens, député PTB, suite à l’annonce de l’accord conclu avec Engie ce soir. Si ce chantage se poursuit, le PTB estime que le gouvernement doit réquisitionner la production d’énergie et nationaliser le secteur.
« On dirait que l’énergie est un jeu simple : on négocie pendant des lustres et, à la fin, c’est Engie qui gagne. Les faits parlent d’eux-mêmes : la valeur boursière d’Engie a grimpé en flèche aujourd’hui », poursuit Peter Mertens.
« Les citoyens ont déjà payé deux fois pour les centrales nucléaires belges, rappelle le député PTB. Une première fois pour l'amortissement des centrales dans les années 1970-1980-1990. Une deuxième fois pour les super-profits d'hier (15 milliards depuis 1999) et les surprofits d'aujourd’hui (9 milliards pendant cette crise). Et avec ce nouvel accord, les citoyens devraient payer une troisième fois. Cette fois-ci, pour éponger la facture des déchets nucléaires et le coût de la prolongation. »
Le PTB veut continuer à mettre la pression sur le gouvernement. « S’il n’est pas possible d’obtenir un meilleur accord avec Engie, alors le gouvernement doit réquisitionner la production d’énergie et nationaliser le secteur. Comme la loi le stipule – et comme les partis qui négocient l’ont promis – c’est Engie qui doit payer la facture des déchets nucléaires. On remarquera que le sacro-saint principe du "pollueur-payeur" semble être oublié à la Rue de la Loi. Ça ne vaudrait manifestement que pour les citoyens, et pas pour les multinationales ? », pointe Peter Mertens.
Et de réagir aux déclarations du Premier ministre Alexander De Croo et de la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten : « J’entends le gouvernement affirmer qu’avec cet accord, on reprendrait notre énergie en main. Si c’est trop beau pour être vrai, c’est souvent que ça ne l’est pas. Comme ici. Car la seule chose que ce gouvernement reprend en main avec cet accord, ce sont les coûts. Depuis la libéralisation de l’énergie, on n’entend qu’un seul refrain en boucle : privatiser les profits, socialiser les pertes. »
« La nationalisation ne doit plus être un tabou. Certainement pour un bien aussi essentiel que l’énergie. Nous avons besoin de contrôler la production d’énergie pour garantir à la fois l’approvisionnement et des factures payables pour les gens », conclut Peter Mertens.