Le rapport d’Amnesty International montre l’urgence de commissions d’enquête sur les maisons de repos
Le PTB appuie la recommandation d’Amnesty International concernant la mise en place de commissions d’enquête pour faire la lumière sur les causes des drames qui ont eu lieu dans les maisons de repos. Après les rapports de Médecins sans Frontières, d’Amnesty, les enquêtes journalistiques, etc. ne pas mettre en place une commission d’enquête dans chaque Région serait un affront aux familles des résidents décédés et au personnel.
Le PTB appuie la recommandation d’Amnesty International concernant la mise en place de commissions d’enquête pour faire la lumière sur les causes des drames qui ont eu lieu dans les maisons de repos. « Après le rapport accablant de l’ONG Médecins sans Frontières, les reportages journalistiques des derniers mois, etc. voici un nouveau rapport témoignant des drames qui ont eu lieu dans les maisons de repos belges », déclare Françoise De Smedt, cheffe du groupe PTB au Parlement bruxellois. « Les faits sont tellement graves que les gouvernements régionaux ne peuvent plus reculer. A ce stade-ci, ne pas mettre en place une commission d’enquête dans chaque Région serait un affront aux familles des résidents décédés et au personnel. Nous devons à tout prix faire la lumière sur les causes de cette hécatombe dans les maisons de repos. Cela ne peut se faire que par des commissions d’enquête qui nous permettront de tirer les leçons qui s’imposent », ajoute Germain Mugemangango, chef du groupe PTB au Parlement wallon. Le PTB exige donc, de nouveau, la transformation de la commission spéciale dans les parlements bruxellois et wallon en commission d’enquête.
Ce rapport s’inquiète aussi des refus d’hospitalisation qui ont eu lieu. « Certaines personnes âgées sont probablement décédées prématurément, en raison de l’interprétation mortifère des directives concernant le tri des patients, a expliqué Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International, à la RTBF. L’État n’a pas suffisamment fait pour contrer ces pratiques discriminatoires et délétères de façon suffisamment claire, rapide et univoque. » Par ailleurs, le rapport remet aussi en cause la stratégie de dépistage au sein des maisons de repos, dont l’attente de 6 mois pour la mise en place d’un dépistage régulier du personnel. « En octobre, le dépistage préventif du personnel a même été suspendu. Alors que l’on sait que le personnel est une des portes d’entrée du virus, déclare Françoise De Smedt. On dirait que les gouvernements régionaux n’ont rien retenu de la première vague puisqu’ils répètent les mêmes erreurs. » Le coronavirus a effectivement eu la liberté de se propager durant les 15 jours pendant lesquels le dépistage préventif a été suspendu dans les maisons de repos.
Les ministres ne peuvent pas dire qu’ils ne savaient pas
« Aujourd’hui, il y a des masques et des gants, mais toujours un manque de personnel. Et ce personnel est épuisé. De plus en plus de travailleurs envisagent de quitter le secteur. Mais les ministres de la Santé n’ont même pas encore pris la peine d’appliquer les accords sur le non-marchand qu’ils avaient qualifiés d’historiques », constate Germain Mugemangango. En Wallonie, les syndicats ont pris l’initiative de contacter la ministre Christie Morreale (PS) le 30 septembre concernant l’accord des 260 millions d’euros. A ce jour, aucun acte concret pour une revalorisation n’a encore été posé par la ministre, qui a répondu aux syndicats le 21 octobre qu’un cadastre de l’emploi était en cours dans l’ensemble des administrations compétentes et que c’était un préalable indispensable pour entamer les concertations sur cet accord. « Au lieu de se cacher derrière les administrations comme le fait la ministre Christie Morreale, les ministres de la Santé doivent d’urgence revaloriser le statut de ces travailleurs pour répondre à la pénurie de personnel et aux besoins des résidents. Lors de la première vague, cela a clairement été une question de vie ou de mort dans certaines maisons de repos », insiste Germain Mugemangango. « À Bruxelles, on avait demandé en juillet de libérer des moyens pour engager du personnel et anticiper la deuxième vague. Aujourd’hui, on ne voit aucun résultat concret à ce niveau et l’absentéisme pose problème. Les travailleurs sont fatigués et ont besoin de renforts. Le ministre de la Santé bruxellois Alain Maron (Ecolo) ne peut pas dire qu’il ne savait pas », ajoute Françoise De Smedt.
« Ce rapport montre à l’évidence que beaucoup de choses doivent encore être mises en lumière pour expliquer le nombre catastrophique de décès au sein des maisons de repos lors de cette crise sanitaire. La façon la plus adéquate de procéder est de mettre en place une commission d’enquête comme le recommande Amnesty International », conclut Françoise De Smedt. Une commission d’enquête indépendante aurait des pouvoirs judiciaires et permettrait d’accéder à des documents confidentiels. Ce que ne permet pas une commission spéciale. C’est donc ce que le PTB demande dans les trois Parlements régionaux du pays.