Le PTB veut supprimer la pension-privilège du Parlement européen: « Des pensions jusqu’à 13 700 euro par mois »
Un système de pensions dorées existe également pour les députés européens. Marc Botenga, député européen du PTB, veut la suppression immédiate du Fonds spécial. Une majorité du Parlement a approuvé la demande de ne pas utiliser l'argent des contribuables pour renflouer ce fonds. « C'est un pas important dans la bonne direction. Mais nous devons abroger ce fonds. Ces privilèges doivent vraiment être supprimés », note Marc Botenga.
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Un Fonds de pension exceptionnel garantit à plus de 900 députés européens une généreuse pension supplémentaire. Le système garantit des pensions globales jusqu’à 13 700 euros par mois. La liste complète des bénéficiaires n'est pas accessible au public. Parmi la liste des quelque 660 bénéficiaires divulguée par des journalistes d'investigation, on trouve pas mal de Belges. D'anciens députés de presque tous les partis traditionnels, mais aussi d’extrême-droite, comme l’ancien président Vlaams Belang Frank Vanhecke ou la Française Marine Le Pen. « Toujours contre l’Europe, sauf quand c’est pour remplir vos propres poches », s’indignait Botenga dans l’hémicycle.
Le PTB demande la suppression totale du Fonds et veut l’enlever du Statut des Parlementaires. Pour Botenga: « Pas question que la facture pour les pensions dorées des eurodéputés soit payée par le contribuable européen. Des pensions de plus de 13 000 euros sont inacceptables ». Le PTB a introduit un amendement dans ce sens. Il y a deux ans, une majorité du Parlement avait encore demandé que le Parlement - et donc le contribuable - assume et reprenne les obligations du Fonds de pension.
Marc Botenga: « Ce Fonds de pension est si généreux qu'il fera faillite l'année prochaine. Le déficit s'élève à 313 millions d'euros. Le Parlement européen a laissé la situation déraper. Aujourd’hui, les contribuables risquent de payer la facture. C’est totalement absurde. »
Le Parlement européen a créé le fonds spécial en 1990, par l'intermédiaire d'une société d'investissement au Luxembourg. L'objectif était de donner aux députés européens une pension supplémentaire, en plus de leur pension parlementaire. Normalement, la pension maximale des députés européens s'élève déjà à 6 865 euros. Le fonds spécial leur garantit en moyenne 2 000 euros supplémentaires. Selon les calculs d'Investigate Europe, la pension supplémentaire maximale s'élève à 6 800 euros par mois. Ce système garantit donc potentiellement des pensions parlementaires de 13 700 euros par mois.
Qui plus est, les parlementaires concernés n'ont pratiquement pas cotisé eux-mêmes. Deux tiers des versements ont été effectués directement par le Parlement, et non par les députés. Certains députés auraient en outre utilisé leur indemnité parlementaire pour les frais de bureau afin de payer l'autre tiers. En d’autres mots, ce Fonds était dès le début un Fonds-privilège pour les députés aux frais du contribuable. « Nous continuons notre lutte contre les privilèges de l’élite, aussi en Europe », conclut Marc Botenga.