Le PTB veut le maintien des tournées quotidiennes des facteurs
Finie, la tournée quotidienne des facteurs ? C’est en tout cas ce que semble vouloir la direction de bpost. Elle a annoncé tester cet été un nouveau système où le facteur ne passerait plus que deux fois par semaine, à moins de payer le supplément « prior ». Le PTB condamne cette grave atteinte au principe du service universel.
« Le service universel oblige bpost à délivrer quotidiennement le courrier sur l’ensemble du territoire pour un prix unique et abordable », dénonce Raoul Hedebouw, porte-parole national du PTB. « C'est une garantie du rôle social de la poste. Or ici, bpost prépare clairement le terrain d’une distribution à deux vitesses, selon que vous ayez les moyens ou non. »
Cette première entorse au principe du service universel pourrait constituer un dangereux précédent. « Une distribution à deux vitesses pourrait être le cheval de Troie de la direction pour poursuivre le démantèlement de notre poste publique », poursuit Raoul Hedebouw. « Cela pourrait être la première étape vers une suppression pure et simple de la distribution quotidienne du courrier. »
Le PTB s'inquiète des plans de la direction de bpost. « Il y a deux visions de la poste. Soit celle d'un service public qui remplit une mission sociale. C'est la vision du PTB. Soit celle d'une entreprise dont le seul but est de faire du profit, au détriment des usagers et des travailleurs. Une fois encore, la direction de bpost démontre qu'elle choisit la deuxième option. C'est un pas de plus vers la privatisation. »
Pour le PTB, au contraire, nous avons plus que jamais besoin d'une poste publique forte et efficace. « La poste a un rôle social de premier plan. Cela ne peut pas être sacrifié pour enrichir une poignée d'actionnaires. Il y a moins d’un an, Koen Van Gerven, le CEO de bpost, reconnaissait les excellents chiffres de l’entreprise, avec 400 millions de bénéfices prévus. Cet argent doit servir pour faire de bpost un service public moderne et efficace, au service des usagers et non des actionnaires ».
Mais pour Koen Van Gerven, ce n’est pas suffisant. Dans sa logique, bpost ne doit pas seulement être en bénéfices. Elle doit rivaliser avec les géants de la distribution comme Amazon ou eBay. Et pour cela, il faut être beaucoup plus concurrentiel. Et il faut donc supprimer ce qui rapporte moins, comme le courrier. Peu importe les conséquences sur les travailleurs ou les usagers.
Le PTB a une tout autre vision de ce que devrait être notre service postal. Nous refusons la logique du profit comme seul guide pour développer l’entreprise. Notre point de départ, c’est les besoins des gens et le respect des travailleurs. Nous voulons une poste avec de vrais facteurs de quartier, qui connaissent les habitants et ont du temps pour faire convenablement leur travail, pour rendre un petit service, comme c’était le cas avant. Une poste accessible, avec du personnel en suffisance, qui offre dans chaque commune des services de qualité pour le courrier, les colis, la banque. Une poste dont la continuité du service serait garantie par l’État, pour la protéger des diktats du monde financier. Bref, une vraie poste publique, au service des gens et non du profit.