Le PTB réclame 250 millions d'euros en urgence pour le non-marchand en Wallonie
Le PTB appelle le Gouvernement wallon à débloquer un budget de 250 millions d’euros pour le secteur non-marchand (en ce compris les maisons de repos). « Nous nous réjouissons des 600 millions supplémentaires qui viennent d’être débloqués par le Gouvernement fédéral pour les soins de santé », déclare Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon. « Mais ils ne bénéficieront qu’aux structures relevant de ce niveau de compétence. Or, les structures de soins qui dépendent de la Région wallonne ont aussi besoin d’être refinancées en urgence. »
Le Gouvernement fédéral et les syndicats viennent de conclure un accord sur le refinancement structurel du secteur des soins. 600 millions d’euros viennent s’ajouter aux 400 millions du « Fonds blouses blanches » pour engager du personnel, améliorer les conditions de travail et augmenter les salaires. Ce budget bénéficiera aux travailleuses et travailleuses du secteur qui dépendent du fédéral. Mais celles et ceux qui dépendent de la Région wallonne ont aussi besoin d’un ballon d’oxygène.
« Prenons les maisons de repos, qui relèvent des Régions », explique Germain Mugemangango. « Si nous voulons que nos aînés soient bien encadrés, il faut que le personnel soit reposé et rémunéré à hauteur de ses efforts. Cela nécessite de réinvestir massivement dans ce secteur, sous-financé depuis des années. Ces héroïnes et héros de la lutte contre le coronavirus ont été largement soutenus par la population pendant la pandémie. Aujourd’hui, on ne doit pas les oublier. » Le député ajoute : « Le coronavirus nous a fait comprendre à quel point ce secteur était essentiel et central. Le temps des belles paroles est révolu. Aujourd’hui, il faut des actes. Et rapidement, si on veut être paré face à une éventuelle deuxième vague. »
Le PTB appelle à la cohérence entre les différents niveaux de pouvoir
Le député PTB se réjouit du budget de 400 millions supplémentaires accordés par le Gouvernement fédéral. « Mais on doit être cohérent », poursuit-il. « Il ne serait pas logique qu'une infirmière qui travaille dans une maison de repos (qui dépend donc d’un financement wallon) soit traitée différemment d’une infirmière travaillant dans un hôpital (relevant d’un financement fédéral). Un financement au niveau wallon est donc nécessaire. ».
Les maisons de repos ne sont pas les seules structures du secteur non marchand qui nécessitent d’être soutenues. D’autres secteurs, qui dépendent aussi de la Région, en ont également besoin : l’aide à domicile, l’hébergement pour personnes porteuses de handicap, la santé mentale ou encore l’aide aux toxicomanes, par exemple.
250 millions pour le non-marchand
« La Région wallonne doit débloquer au moins 250 millions d'euros pour l'ensemble du secteur non-marchand », affirme Germain Mugemangango. Pour calculer ce montant, le député PTB s’est basé sur le cadastre des emplois de 2017. « Si, à la Région wallonne, on veut refinancer le non-marchand dans les mêmes proportions que ce qui a fait au niveau fédéral, on doit y consacrer 250 millions d'euros. Ce budget servira à embaucher du personnel, améliorer les conditions de travail et revaloriser les salaires. »
C'est une somme importante. « Mais bien inférieure au milliard d'euros que le Gouvernement wallon a accordé aux entreprises en aides publiques pendant cette année budgétaire », souligne le député PTB. « C'est une question de choix politique. »
Une concertation sociale est nécessaire
Germain Mugemangango appelle le Gouvernement wallon à se concerter rapidement avec le secteur : « Le Gouvernement wallon doit, dans les plus brefs délais (à l’image de ce qui s’est déjà fait en Flandres), recevoir les organisations syndicales. Il faut déterminer avec eux le montant nécessaire au secteur, et il ne faut pas attendre la fin de son conclave budgétaire pour le faire. Le Gouvernement ne doit pas soumettre aux travailleuses et travailleurs une enveloppe fermée, sans les avoir consultés préalablement. »