Le PTB réagit à l’audition de Sophie Dutordoir (SNCB) : « Le gouvernement laisse les passagers et le personnel ferroviaire sur le carreau »
La SNCB va reporter les projets prévus et accélérer la productivité du personnel. En effet, l'entreprise doit chercher 550 millions d'euros au cours des deux prochaines années. C'est ce qu'a annoncé la CEO Sophie Dutordoir au Parlement fédéral ce mercredi après-midi. Selon la députée PTB Maria Vindevoghel, qui a demandé à entendre Mme Dutordoir à la commission Mobilité de la Chambre, cette situation est le résultat d'un sous-financement par le gouvernement fédéral.
« Le ministre Georges Gilkinet (Ecolo) a lui-même admis qu'il fallait au moins 580 millions d'euros supplémentaires pour moderniser l'offre. Le gouvernement ne fournit que 340 millions. C'est bien trop peu, mais surtout, cet argent arrive bien trop tard. Ce gouvernement soi-disant “le plus vert de tous les temps” laisse les passagers et le personnel ferroviaire sur le carreau, et manque à toute ambition de transport public de qualité », déclare Maria Vindevoghel.
Pour les deux prochaines années, il manque 1,4 milliard d'euros aux sociétés ferroviaires Infrabel et SNCB. Elles ont toutefois la possibilité de relever le plafond de leur dette. « Cette situation est absurde », estime la députée PTB, qui met en garde contre les coupes budgétaires. « On risque de tailler dans l'offre et le personnel. Les prix des billets sont déjà appelés à augmenter. Les rénovations des gares et les achats d'équipements seront reportés. Cela vient s'ajouter aux économies réalisées depuis des années. Le nombre d’annulations de trains atteint déjà des records à cause de l'obsolescence du matériel et de la grave pénurie de personnel. Le service est en déclin. Ce gouvernement ne résout pas le problème. Le ministre Gilkinet voulait 30 % de passagers et 10 % de trains supplémentaires. Nous le disons depuis longtemps : avec ce budget, c'est impossible. »
Pour le PTB, le ministre Gilkinet manque de vision à long terme. Le parti de gauche appelle à investir beaucoup plus dans les transports publics et à engager davantage de cheminots, afin de relever les défis futurs de la mobilité, du pouvoir d'achat et du climat.