Le PTB réagit au plan Gilkinet : sans personnel ni ressources supplémentaires, pas de trains supplémentaires
Pour le PTB, doubler le trafic ferroviaire sans investissements supplémentaire dans les infrastructures et le personnel - comme le propose le ministre de la mobilité Gilkinet (Ecolo) - est totalement irréaliste.
Le PTB reste critique vis-à-vis du projet du ministre de la mobilité Gilkinet de doubler le trafic ferroviaire d'ici 2040. « Nous applaudissons les ambitions, mais où sont les ressources pour les concrétiser ?, explique la députée fédérale du PTB, Maria Vindevoghel. Doubler le nombre de navetteurs sans prévoir dès maintenant des investissements publics à grande échelle dans les infrastructures et dans les ressources humaines est totalement irréaliste. »
Cette ambition ne devrait clairement rien coûter à Vivaldi, estime Maria Vindevoghel : « Gilkinet a réussi à faire fermer 44 guichets de gare et proclame maintenant que le service fourni par la SNCB doit s'améliorer. À quel point est-il encore crédible ? »
Qui fera circuler les trains supplémentaires ? Aujourd'hui, les trains annulés en raison du manque de personnel sont déjà monnaie courante. Si nous voulons faire circuler plus de trains, nous devons également investir dans les infrastructures et le personnel. Le fait que Gilkinet ne dit pas un seul mot sur le personnel supplémentaire est très interpellant. Cette ambition menace en effet de se traduire par une productivité encore plus élevée du personnel ferroviaire. Aujourd'hui, il y a déjà environ 13 000 personnes de moins qu'en 2004 qui travaillent sur et autour des chemins de fer. »
Selon le PTB, si Gilkinet veut réaliser ses projets, il devra fournir des budgets supplémentaires en contrepartie. Les dotations actuelles sont insuffisantes. Selon le parti de gauche, le gouvernement Vivaldi réduit encore les budgets d'investissement et de fonctionnement du rail. Le budget 2022 alloue 21 millions d'euros de moins au rail qu’en 2021.
Aujourd'hui, le transport ferroviaire de marchandises connaît également une tendance à la baisse. Lineas, le successeur privé de B-Logistics, se trouve en situation économique précaire. Bien qu'il contrôle 70 % du marché belge, il a déjà une dette de 270 millions d'euros. « Avec cela, il fait pire que l'ancienne logistique de la SNCB, déclare Maria Vindevoghel. Lineas a même récemment vendu une grande partie de sa flotte pour assainir son bilan. En d'autres termes, il se prépare à une prise de contrôle par l’étranger. Nous n'atteindrons jamais l'objectif de doubler le fret ferroviaire si nous ne reprenons pas le secteur en main. Lineas a besoin du soutien constant du gouvernement pour continuer à fonctionner. Il travaille même encore avec du personnel détaché de la SNCB. Pourquoi ne pas reprendre en main l'activité de fret ? Cela peut être un levier pour l'avenir. »