Le PTB exige un débat public et une enquête sur le harcèlement sexuel dans la police
« Le reportage de la RTBF sur le harcèlement sexuel dans les forces de police est révélateur, et très choquant », réagit la députée fédérale Maria Vindevoghel (PTB). Qui appelle à l’ouverture d’une enquête interne, mais aussi à des auditions au Parlement afin de donner la parole à des experts et des victimes.
« Pas moins d’une policière sur quatre a déjà été victime d’un comportement sexuel transgressif. Le ministre de l’Intérieur Pieter De Crem (CD&V) doit mener une enquête approfondie sur cette affaire, mais un débat public s’impose également. Aujourd’hui, de nombreuses plaintes sont étouffées, et l’omerta règne dans beaucoup de zones de police. C’est pourquoi, en plus d’une enquête interne, nous exigeons la tenue d’auditions publiques au parlement, afin de donner la parole à des experts et des victimes. Les victimes doivent sentir qu’elles ne sont pas seules. Il faut lever le tabou sur cette problématique. »
« Le reportage de la RTBF a dévoilé des faits stupéfiants. Ainsi de jeunes policières subissent des pressions pour qu’elles participent à un "teambuilding" dans un club échangiste, ou qu’elles photocopient leurs parties génitales et en envoient des copies à leurs collègues. Depuis la diffusion de ce reportage, nous avons reçu plusieurs autres témoignages de femmes qui ont vécu des situations similaires. Il existe clairement une vraie culture du harcèlement sexuel dans de nombreuses zones de police », dénonce Maria Vindevoghel, choquée par le reportage. « De plus, beaucoup de harceleurs sont couverts par leur supérieur hiérarchique. Sous la pression des pommes pourries, une véritable culture du silence règne dans la police. Quiconque ose parler risque trop souvent une mutation ou de se voir imposer les tâches les plus ingrates. »
Le PTB demande donc que l’on étudie quelle serait la meilleure manière de traiter le plus objectivement et le plus anonymement possible les plaintes pour violence sexuelle. « Les policières doivent pouvoir porter plainte sans craindre leur supérieur », estime la députée PTB. « Certains experts proposent d’évaluer régulièrement les agents sur leurs traits de caractère et leur attitude au travail, y-compris après leur formation. Nous devons étudier cette piste. C’est notamment pour cela que des auditions sont nécessaires. Nous devons évaluer quels sont les besoins du terrain, et quelles mesures sont possibles. »
« Nous savons que le travail de la police est difficile, mais ces faits n’ont rien d’innocent. En ce moment, de nombreuses policières sont traitées comme des objets sexuels. La police compte aussi dans ses rangs des gens qui ont une vraie conscience professionnelle, mais les pommes pourries parviennent à gâcher la vie de tous les autres. Ces personnes créent un climat de peur, qui leur permet de continuer leurs petites affaires tranquillement. Nous sommes toutefois face à un problème structurel. En effet, certains supérieurs hiérarchiques n’y trouvent rien à redire, et pensent que c’est comme ça que cela doit se passer à la police. La culture machiste n’arrange pas les choses non plus. » Maria Vindevoghel conclut : « Avec le PTB, nous sommes pour une police proche des citoyens et citoyennes. Les porcs incapables de garder leurs mains tranquilles n’y ont pas leur place. Le respect doit être une valeur centrale dans la police. »