Le PTB exige que le ministre de la Santé oblige la société pharmaceutique GSK à fournir des médicaments essentiels
Un médicament vital, le Clamoxyl IV (pour administration intraveineuse), est indisponible jusqu’à fin de 2019 en raison d'une rupture de stock chez le fabricant GSK. Le PTB demande que le ministre De Block aille en justice pour forcer le géant pharmaceutique à fournir le médicament.
Sofie Merckx, députée fédérale et spécialiste santé du PTB : « GSK est légalement tenu d'assurer la continuité de la fourniture de Clamoxyl IV. C'est pourquoi le PTB exige que la ministre de la Santé déclare immédiatement GSK en défaut et l'assigne à comparaître dans le cadre d'une procédure sur la base de la loi sur les médicaments de 1964. La ministre peut aussi exiger de lourdes astreintes journalières tant que ce médicament reste indisponible. »
La base de données de l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) indique que 470 médicaments ne sont pas disponibles. Pour quelques dizaines de ces médicaments indisponibles, il n'y a pas d'alternative. Pourtant, conformément à la loi du 25 mars 1964 sur les médicaments, le titulaire d'une autorisation de mise sur le marché d'un médicament est tenu de veiller à ce que le médicament soit disponible.
La pénurie la plus urgente est celle de la forme injectable de l'antibiotique Clamoxyl de GSK. « Ce médicament est le premier traitement approprié pour un certain nombre d'affections potentiellement mortelles, telles que l'endocardite (inflammation de l'intérieur du muscle cardiaque et des valves cardiaques), la méningite ou la septicémie chez les enfants, mais il n'est plus disponible depuis le 12 mars 2019 », explique Sofie Merckx. Cette année, la société GSK ne produirait que 40 % du montant nécessaire chaque année.
« Il est inacceptable qu’une multinationale comme GSK prenne les patients en otage de cette manière. GSK a fait plus de 4 milliards d’euros de bénéfice en 2018, et organise aujourd’hui la pénurie d’un médicament vital pour encore augmenter ses profits »
Dans nos pays voisins, cependant, l'amoxicilline (le nom générique de Clamoxyl) est proposée par plusieurs producteurs (génériques). Mais en Belgique, seul Clamoxyl IV-IM de la société GSK est remboursé.
GSK invoque maintenant « une pénurie de matières premières » comme raison de force majeure pour expliquer sa rupture de stock. « C'est tout à fait incroyable, s’indigne Sofie Merckx. D'autant plus que l'Augmentin de GSK, une combinaison d'amoxicilline et d'acide clavulanique, est toujours disponible. Sandoz fournit également divers produits génériques de l'acide amoxicilline-clavulanique injectable dans notre pays. »
« Il est inacceptable qu’une multinationale comme GSK prenne les patients en otage de cette manière, ajoute la spécialiste santé du PTB. GSK a fait plus de 4 milliards d’euros de bénéfice en 2018, et organise aujourd’hui la pénurie d’un médicament vital pour encore augmenter ses profits »
L'ouverture d'une procédure contre GSK est parfaitement possible pour le ministre. Il existe d’ailleurs un précédent : le 26 janvier 2017, quatre patients, avec l’aide de Médecine pour le Peuple, ont obligé Pfizer à fournir immédiatement l’important médicament Ledertrexate IM, qui était indisponible depuis plus de trois mois. « Si quatre patients sont en mesure de le faire, pourquoi la ministre de la Santé ne pourrait-elle pas utiliser ces procédures judiciaires ? », poursuit Sofie Merkcx.
« Les pays voisins, comme les Pays-Bas, ont plusieurs marques et fournisseurs disponibles pour ce médicament vital, note la spécialiste santé du PTB. Pourquoi n'est-ce pas le cas en Belgique ? Et que fera la ministre pour mettre à disposition et rembourser un certain nombre d'alternatives génériques en plus de la marque originale Clamoxyl IV-IM de GSK ? »
Pour pallier à la pénurie actuelle, le PTB exige que les pharmaciens hospitaliers puissent importer de l’amoxicilline IV des pays voisins (Pays-Bas) et que la ministre récupère le prix de revient auprès de GSK par voie légale.
Le parti de gauche revendique également une changement dans la législation, de sorte qu'en cas de pénurie, il soit plus facile d'introduire des alternatives satisfaisantes à partir de l'étranger, qui seront ensuite également remboursées par l’Inami.
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