Le PTB dénonce la tentative de passage en force du ministre Geens sur le service minimum
Le PTB dénonce le fait que le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) veuille passer en force pour imposer le service minimum dans les prisons durant les vacances. « En passant ainsi en force, pendant les vacances qui plus est, le ministre crache au visage des agents pénitentiaires qui s’engagent au quotidien dans un métier lourd et dangereux », déclare Nabil Boukili, député PTB. « Sans concertation, le ministre de la Justice en affaires courantes veut imposer des mesures qui prévoient jusqu’à la réquisition forcée d’agents grévistes. C’est très grave. »
Nabil Boukili : « Le ministre Koen Geens veut passer en force pour imposer un service minimum qui mobiliserait jusqu’à 70 % du personnel. Le ministre prétend qu’il s’agit de garantir le droit des détenus, mais dans certaines prisons, cela dépasse le nombre d’agents présents un jour normal. Cela démontre bien que l’objectif est de casser le droit de grève et d’empêcher la résistance contre le démantèlement du service public, ce qui est inacceptable. »
« Nous sommes opposés avec le PTB au principe même du service minimum. Mais, même dans la logique du ministre, il existe une disproportion manifeste entre les plans d’application qu’il propose et l’esprit de la loi du 23 mars 2019 qu’il a fait lui même voter (notamment les articles 17 et 19 ). Ajoutons à cela qu’il ne respecte aucunement le dialogue social qui est pourtant également une notion centrale de la loi du 23 mars 2019, et le fait que le ministre est aujourd’hui en affaires courantes, sans majorité au Parlement. Tout cela rend ce passage en force encore plus inacceptable », selon Nabil Boukili.
« Les syndicats proposent 30 % du personnel. Le ministre a rejeté la proposition et a refusé de répondre de manière argumentée comme le demandait le médiateur en janvier », continue le député du parti de gauche.
Nabil Boukili ajoute : « La situation dans les prisons est intenable depuis plusieurs années. Nous avons reçu avec le PTB des dizaines de témoignages d’agents pénitentiaires ces derniers mois. Ils vont tous dans le même sens. Il y a un ras-le-bol qui s’est exprimé dans de nombreuses grèves et actions ces dernières années. Plutôt que résoudre ces problèmes et tenir au minimum les quelques promesses d’engagement de personnel, le gouvernement s’est attelé à faire passer une loi sur le service minimum dans les prisons. Cette répression du mouvement social n’est pas acceptable, nous soutenons de tout cœur les agents pénitentiaires dans leurs actions. »