Le PTB demande la gratuité de la consommation d’électricité des sinistrés
Pour les sinistrés, la déshumidification des habitations est indispensable. De plus, avec l’hiver qui arrive et les difficultés de mise en conformité des installations individuelles de chauffage au gaz suite au raccordement, l’utilisation des chauffages électriques se répand dans les zones sinistrées.
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Or, certains ont consommé en un mois et demi l’électricité qu’ils consommaient en un an l’année dernière. « Tous les sinistrés devraient pouvoir sécher leur habitation et se chauffer décemment », défend Julien Liradelfo, député wallon du PTB et membre de la commission d’enquête inondations.
« Les appareils de déshumidification consomment énormément, ajoute de député de gauche. Et le prix de l’électricité ne fait qu’augmenter. De nombreux sinistrés ont peur de la facture qui va arriver et l’aide de la Région Wallonne est insuffisante. C’est pourquoi nous demandons la gratuité de la facture d’électricité pour les sinistrés. » Le PTB va déposer une proposition de résolution dans ce sens au Parlement wallon.
« Nous demandons que la gratuité de l’électricité soit financée par les bénéfices de Resa et d’Ores qui, même en tenant compte des dividendes distribués aux communes, sont largement suffisants pour garantir ce droit de base aux sinistrés, explique Julien Liradelfo. Cela se ferait sans mettre en péril les finances de ces sociétés. C’est faisable si les pouvoirs publics utilisent tous les leviers à leur disposition. » Rien qu’en 2020 Resa, après avoir versé les dividendes aux communes, a en effet obtenu un bénéfice de 31 millions d’euros. Pareil pour Ores qui, cette année aussi, après avoir versé des dividendes, a atteint un bénéfice de 89 millions d’euros. « La gratuité de l’électricité pour les sinistrés coûterait un maximum de 74 millions d’euros pour trois mois de consommation, explique le député du PTB, en tenant compte du fait que chaque ménage utilise deux chauffages électriques à haute consommation et deux déshumidificateurs industriels pendant trois mois. »
Une mesure forte est nécessaire car elle répond à deux besoins vitaux que les sinistrés ne pourront pas assumer si la gratuité n’est pas assurée : le séchage et le chauffage. Lorsque les habitations sinistrées sèchent naturellement, des champignons apparaissent sur les murs. Un séchage artificiel avec des déshumidificateurs est indispensable, car ces moisissures peuvent être dangereuses. Et avec les difficultés de mise en conformité des installations individuelles, les chaudières à réparer, les retards ou les refus de remboursement par les assurances, le chauffage au gaz n’est toujours pas fonctionnel dans les habitations. L’électricité est donc souvent le seul moyen de se chauffer.
Jonathan d’Angleur témoigne : « Je me chauffe depuis un mois avec du chauffage électrique, je n’ose pas imaginer ce que ça va me coûter. Surtout avec la déshumidification. J’estime entre 800 et 1000 euros par mois ma facture d’électricité, sans parler de l’augmentation des prix de l’énergie. » Lidia mère de famille de Verviers : « Je ne chauffe pas beaucoup la maison à l’électricité car je n’en ai pas les moyens. Donc, je dois habituer les enfants à vivre dans le froid. »
« Cette angoisse ne peut pas continuer, conclut Julien Liradelfo. Il faut un geste fort, c’est pourquoi nous demandons que la gratuité soit appliquée pendant la période de séchage et la période hivernale. »