Le PTB demande la convocation d’urgence d’une commission spéciale « maison de repos » au Parlement wallon
Face à la situation sanitaire problématique des maisons de repos en Wallonie, le PTB demande la tenue urgente d’une commission sur le sujet.
« Nous voulons faire des propositions à la ministre Christie Morreale (PS) et au gouvernement wallon et avoir un certain nombre de réponses à nos questions », explique Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon. « Il y a maintenant plus de 100 maisons de repos sérieusement touchées par la pandémie et ce n’est probablement que le début du phénomène. Toute une série de mesures ont été prises, c’est vrai. Mais d’autres mesures peuvent être prises pour endiguer le coronavirus et soutenir les maisons de repos. Nous ne sommes pas les seuls à demander une telle commission puisque c’est aussi une demande de la CSC Services publics qui veut aussi pouvoir exprimer ses inquiétudes à l’égard de la situation dans les maisons de repos. Une demande tout à fait légitime. »
Le PTB estime que la première chose à faire est de généraliser rapidement le dépistage du virus au sein des maisons de repos. « Face aux 18 000 travailleurs du secteur et aux 49 000 résidents concernés, les 6 000 tests prévus sont totalement insuffisants », estime le député wallon. « Mme Morreale se bat pour pouvoir tester les 18 000 travailleurs et c’est tout à fait juste. Mais il est aussi indispensable de tester les 49 000 résidents sinon la poursuite de la propagation est inévitable. »
Tester d’urgence le personnel et les résidents
« Les mesures actuelles de dépistage ne sont pas mises en place assez rapidement », ajoute Germain Mugemangango. « Le 30 mars, Mme Morreale déclarait vouloir tester tout le personnel des maisons de repos. Le 1er avril, le ministre fédéral Philippe De Backer annonçait une augmentation de la capacité de dépistage à 10 000 tests par jours. Et il a fallu attendre le 7 ou le 8 avril pour que ces tests arrivent effectivement dans les maisons de repos. Dans beaucoup de maisons de repos, ces tests n’arrivent qu’au compte-goutte alors que les tests doivent être massifs et rapides pour donner une vue claire de la situation. Pourquoi tout cela prend-il autant de temps ? Si on est à 10 000 tests par jour, deux ou trois jours doivent suffire pour tester l’ensemble du personnel des maisons de repos. Il y a une véritable urgence. »
« Nous sommes aussi très inquiets pour le personnel des maisons de repos », poursuit celui qui est aussi le porte-parole francophone du parti de gauche. « Le personnel qui se donne à fond est déjà épuisé et, suite au testing, on doit s’attendre à ce qu’une partie du personnel soit écartée. La ministre a bien raison de faire appel à l’armée et à des organisations comme Médecins Sans Frontières ou la Croix-Rouge mais je crains que ce soit insuffisant face au défi. Mme Morreale et l’Aviq ont sous-traité aux facultés de médecine la mobilisation des étudiants pour aider les maisons de repos. Ce n’est pas la bonne méthode. La ministre devrait demander la liste des étudiants qui entrent en ligne de compte, les contacter et leur proposer une maisons de repos à aller soutenir. On ne doit pas laisser au hasard ou bien dans les mains des maisons de repos déjà surchargée la gestion des ressources humaines disponibles. »
Le parti de gauche propose aussi des mesures pour le matériel en disponibilité insuffisante pour les travailleurs actifs dans les maisons de repos. « C’est inacceptable que le personnel de ces structures aille la peur au ventre au boulot par manque de matériel de protection », déclare Germain Mugemangango. « La ministre Morreale et le gouvernement wallon doivent demander aux entreprises de différents secteurs, comme le secteur textile par exemple, de se réorganiser pour produire en grande quantité le matériel nécessaire. Des entreprises comme Ontex ou Sioen, actives dans le textile et dans le matériel hygiénique, pourraient par exemple se réorganiser pour fabriquer des masques par millions et des blouses de protection. C’est de cette manière que la France est par exemple passée d’une production de 3 millions de masques par semaine à 10 millions de masques par semaine. »
C’est pour, entre autres, mettre sur la table ces propositions pour mieux combattre la crise du coronavirus que le PTB souhaite la convocation urgente d’une commission spéciale « maison de repos ». « Toute la créativité possible doit être mise ensemble pour faire face aux problèmes provoqués par cette pandémie », conclut le député wallon. « C’est pourquoi nous proposons la tenue d’une commission sur le sujet lundi prochain avec l’espoir que la majorité PS-MR-Ecolo se saisisse de cette opportunité pour entendre toutes les suggestions qui pourraient être faites. »