Le PTB cherche et trouve de l'argent pour les augmentations de salaire : les entreprises du BEL20 versent 8 milliards d'euros de dividendes
18 entreprises du BEL20 versent de généreux dividendes à leurs actionnaires cette année. Le PTB tire cette information des rapports annuels de ces entreprises. Le total s'élève à 8,17 milliards d'euros, soit une hausse équivalente à plus de la moitié du montant de l'année dernière. Ces chiffres sont utiles pour remettre en perspective la loi de 1996 sur le gel des salaires.
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« De tels chiffres réduisent à néant le discours de la FEB et du Voka, qui prétendent qu’il n'y a pas de marge pour des augmentations de salaire pour les travailleurs. Comment expliquer que dans ces grandes entreprises, les syndicats n'ont pas la liberté de négocier des marges supérieures à 0,4% ? », demande Raoul Hedebouw, président du PTB et député fédéral.
Le service d'études du PTB a calculé que les actionnaires ne sentiraient même pas la différence si les travailleurs étaient augmentés d’à peine 5 %. « Permettre aux salaires d'augmenter de 5 % coûterait 1,2 milliard d'euros aux entreprises du BEL20, soit à peine un huitième du montant total des dividendes », souligne Raoul Hedebouw.
Le PTB dénonce ce transfert de l’entièreté des bénéfices des grandes entreprises vers les actionnaires privés. « Celles et ceux qui font tourner notre économie ne sont pas récompensés équitablement. Même si l'entreprise réalise un bon bénéfice, les salaires des travailleurs ne peuvent augmenter que de 0,4 % maximum. Pour les actionnaires, en revanche, il n'y a pas de limites : ils continuent de voir leurs dividendes augmenter cette année encore », continue Raoul Hedebouw.
Les syndicats veulent que la loi de 1996 sur le blocage des salaires soit modifiée et descendront dans la rue le lundi 20 juin lors d'une manifestation nationale à Bruxelles. Ils ont recueilli près de 90 000 signatures dans le cadre de l'initiative citoyenne qu'ils ont créée à cet effet et ont ainsi mis le sujet sur la table. Les syndicats seront entendus le 29 juin lors d'une audience de la commission des affaires sociales du Parlement. Raoul Hedebouw et feu Marc Goblet, ancien secrétaire général de la FGTB, ont déposé une proposition de loi à cet effet. Celle-ci accorderait aux travailleurs la liberté de négocier de véritables augmentations de salaire.