Le PTB appelle le "kern élargi" à reconnaître le Covid-19 comme maladie professionnelle
Après la discussion sur la proposition de loi du PTB visant à reconnaître le Covid-19 comme maladie professionnelle, qui a eu lieu plus tôt cette semaine au sein de la Commission Affaires sociales, ce samedi 6 juin, c’est au Conseil des ministres élargi de se pencher sur le dossier. Le PTB appelle le "kern élargi" à agir rapidement et avance un certain nombre de propositions constructives à ce sujet.
Mi-avril, le PTB a déposé sa proposition de loi pour étendre la possibilité de reconnaître le Covid-19 comme une maladie professionnelle à tous les travailleurs qui sont restés au travail pendant la pandémie. Après deux discussions en Commission Affaires sociales, le sujet est à l’ordre du jour du "kern élargi" (où siègent les 10 partis qui soutiennent le gouvernement (les libéraux, N-VA, CD&V, CDH, les socialistes, les verts et Défi) ce samedi 6 juin.
« C’est un jour important pour le monde du travail, déclare Nadia Moscufo, députée pour le PTB à la Chambre et auteure de la proposition de loi. Il semble que nous soyons proches d'une avancée importante et que la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle sera étendue au-delà du secteur des soins (actuellement, ce n'est d'application que dans ce dernier). Grâce à la pression sociale des organisations syndicales et à l'action politique du PTB à la Chambre, le dossier avance. »
Grâce à la pression sociale des organisations syndicales et à l'action politique du PTB à la Chambre, le dossier avance.
La députée de gauche se montre optimiste, mais rappelle aussi qu’il reste un certain nombre d’obstacles importants à franchir : « Il s’agit tout d’abord de prolonger la période de couverture. La date de fin actuellement prévue, à savoir le 17 mai, nous semble trop tôt, vu qu’après le 17 mai, il n'y a toujours pas eu de reprise "normale" de la vie sociale et que le risque d'infection sur le lieu de travail est resté supérieur à la moyenne dans la population. » Nadia Moscufo propose de prévoir une date de fin flexible en fonction de l’évolution de l’épidémie.
« La reconnaissance s’appliquerait aux travailleurs des secteurs dits essentiels, poursuit Nadia Moscufo. C’est déjà une avancée importante mais, pour nous, il est important que tous les travailleurs infectés sur leur lieu de travail, quel que soit le secteur, aient droit à la reconnaissance de leur maladie en tant que maladie professionnelle ».
Il est important que tous les travailleurs infectés sur leur lieu de travail, quel que soit le secteur, aient droit à la reconnaissance de leur maladie en tant que maladie professionnelle.
Enfin, la députée PTB craint que le critère d’exposition qui est actuellement sur la table ne soit pas suffisamment large. « On parle uniquement du fait de ne pas pouvoir maintenir régulièrement une distance de 1,5 mètre. On craint que ce critère n’offre pas suffisamment de protection pour les travailleurs. En concertation avec les organisations syndicales, nous avons introduit une proposition plus large qui tient compte notamment des contacts avec des objets, des surfaces ou des matériaux potentiellement infectés. »
Pour rappel, la reconnaissance en tant que maladie professionnelle représente une grande différence pour les travailleurs concernés. En effet, les frais médicaux sont remboursés intégralement et cela donne droit à une rémunération de 90 % du salaire de base. Cette reconnaissance serait donc une avancée significative en termes de réparation du dommage.