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« Le problème n’est pas le pays, mais la manière de faire de la politique »

Aujourd'hui, à l'initiative du PTB, plus de 10 000 personnes se sont rassemblées dans les rues de Bruxelles pour « la Grande Colère », une marche pour une autre politique. « Le problème n'est pas le pays, mais la manière de faire de la politique », a déclaré le président du PTB Peter Mertens dans son discours aux participants. Découvrez l'ensemble de son discours.

Dimanche 1 mars 2020

Cher.e.s ami.e.s,

C’est fort, non ? Devoir organiser une manifestation pour que le signal des élections soit pris au sérieux...

C’est fort, hein ? Ils avaient prévu de la pluie. Et encore plus de pluie. Ils avaient prévu qu’on serait peu nombreux. Et regardez. Ils avaient tout faux. Nous sommes nombreux, aujourd’hui. Très nombreux. Avec 10 000 personnes des quatre coins du pays : de Wallonie, de Bruxelles et de Flandre.

Et nous disons : nous sommes un. Wij zijn één. We are one. Et on ne lâche rien.

Cher.e.s ami.e.s,

Il y a quelque chose de pourri au Royaume de Belgique. Certains prétendent que c’est le pays en lui-même. Nous disons que le problème n’est pas notre pays, mais la manière de faire de la politique.

Notre problème est que nous sommes gouvernés par une petite couche de politiciens déconnectés de la réalité et qui deviennent de plus en plus arrogants. Depuis 9 mois, ils ont décidé de nier le PTB et ses 580.000 électeurs. Alors que nous avons six fois plus de députés que Défi, nous n’avons pas été invité une seule fois par les informateurs. Comme seul parti national, qui a gagné les élections dans les 3 Régions du pays, nous avons pourtant des choses à proposer.

Arrêtez de monter les gens les uns contre les autres. Arrêtez de pointer un doigt accusateur envers les Wallons ou les Flamands. Le problème n’est pas notre pays. Le problème, ce n’est pas « l’autre ». Le problème, c’est que nous sommes dirigés par une caste de politiciens déconnectés de la réalité, de plus en plus arrogants, et qui ne s’en rendent même pas compte.

Ce sont des politiciens qui disent qu’il n’y a pas d’argent pour nos pensions, ni pour les soins aux personnes âgées ou pour les jeunes, mais qui laissent des grandes entreprises réaliser un hold up de 172 milliards d’euros contre l’État, en plaçant ces milliards dans des paradis fiscaux.

Des politiciens qui roulent pour les grandes entreprises et pas pour le peuple. Des politiciens qui font le baise-main à Big Pharma, au secteur des diamantaires et à d’autres, avec des lois comme la transaction pénale ou des avantages fiscaux sur mesure.

Des politiciens qui viennent dire qu’ils doivent conclure ces accords avec du style et de la classe. Qui viennent raconter sans rougir qu’ils ont besoin pour ça d’avoir des voitures de luxe qui coûtent 2 500 euros par mois au contribuable. Par mois ! C’est plus que ce que la moitié du pays gagne chaque mois. Et ces politiciens se permettent de dire qu’ils sont trop bien pour rouler en « Toyota Corollo » ou venir travailler en bus.

C’est cela qui est pourri dans notre pays : ce mépris, cette arrogance vis-à-vis des gens. De la part de quelqu’un qui a été pendant cinq ans en charge des transports publics et qui prétend qu’en tant que ministre, il n’a pas à se déplacer en bus. Quelqu’un qui a été pendant cinq ans en charge de la mobilité et regarde maintenant de haut les gens qui roulent dans leur « petite » voiture.

Et en plus ils veulent rendre les villes inaccessibles, avec un péage urbain ou une taxe kilométrique comme à Bruxelles. Ou avec les « LEZ », les zones de basses émissions, comme à Bruxelles, Namur, Anvers ou Gand. L’accès est réservé à qui peut se le payer. Tant pis pour ceux qui ne peuvent pas. Ces zones de basses émissions sont élitistes. Et elles sont antisociales.

Savez-vous que, pendant ce temps, des bateaux de croisière qui polluent nettement plus que toutes les voitures diesel réunies peuvent tranquillement accoster en plein centre d’Anvers, au milieu de la LEZ ? Nous disons : non aux LEZ, non à de nouvelles taxes, non aux péages.

Nous disons : prenez des vraies mesures pour des villes saines. Pour cela, il faut imposer des normes plus strictes aux constructeurs automobiles. Des mesures contraignantes et une politique incitative. Mais surtout, il faut investir dans des alternatives durables fondées sur des transports publics de qualité, ponctuels et fiables. Comme au Luxembourg, un pays avec d’énormes embouteillages, comme ici. Là, ils ne parlent pas de LEZ ou de péages. Ils ont décidé de rendre les transports en commun gratuits dès aujourd’hui, 1er mars, cher.e.s ami.e.s !

Cher.e.s ami.e.s,

Il y a 80 jours de cela, nous déposions notre proposition de loi d’initiative citoyenne au Parlement, pour la pension minimum à 1 500 euros net après 40 ans de carrière. Nous avons maintenant 175 000 signatures pour la soutenir. Nous avons forcé tous les autres partis à se prononcer sur cette proposition. Tout d’un coup, ils étaient tous pour. Mais aujourd’hui, ils ont tous « oublié ».

Cela fait 80 jours qu’elle est là, à prendre la poussière au Parlement. Le président de la Chambre, Patrick Dewael, a refusé de prendre les signatures en considération. Comme les différents informateurs, pré-formateurs et surtout déformateurs, qui ont refusé pendant neuf mois d’écouter le PTB sur la crise que connaît le pays. Les partis traditionnels ont même insisté auprès du palais pour que le PTB ne soit pas invité. Ils sont tombés aussi bas que ça.

Non contents de nous empêcher d’être reçus par le Roi, les partis traditionnels font traîner les choses et invoquent maintenant des questions de procédure pour bloquer notre loi d’initiative citoyenne. Oui, ils ont rendu possible d’introduire une loi d’initiative citoyenne, mais ils ne pensaient pas que ça allait arriver un jour. Et, maintenant, que 175 000 personnes ont introduit une loi d’initiative citoyenne pour la pension minimum, ils paniquent. Ils ne veulent pas que des citoyens prennent la parole pour expliquer cette proposition de loi, ou en tout cas pas longtemps. Imaginez : des citoyens au Parlement ! Et donc ils proposent que les citoyens ne puissent pas parler plus que cinq minutes, alors qu’eux peuvent expliquer leurs propositions de loi pendant des heures.

Je vais vous dire pourquoi l’élite politique bloque notre loi d’initiative citoyenne. Ils ont la trouille. Ils ont peur du peuple, peur de se trouver face à face avec des gens qui ont travaillé dur toute leur vie et doivent se contenter d’une minuscule pension. Alors qu’eux-mêmes, ces politiciens de carrière, empocheront une confortable pension de 4 000 euros par mois. Et ils ont peur du PTB, le seul parti qui ose dire la vérité et défendre réellement les intérêts des travailleurs. Et bien, nous ne lâchons pas. Nous continuons jusqu’à avoir 250 000 signatures et plus encore, et nous allons faire en sorte que cette voix soit entendue au Parlement.

Cher.e.s amis,

Le 26 mai, la population n’a pas voté pour diviser le pays. La division n’était même pas un thème des élections. La vérité, c’est que la N-VA a subi une grosse défaite électorale, tout comme les autres partis traditionnels. La vérité, c’est que la N-VA a minimisé le résultat des élections dès le soir même et l’a détourné.

Le 26 mai, la population a envoyé un signal social fort. Et ce signal était le même à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Un signal identique dans les trois Régions du pays.

Qui veut augmenter la pension minimum à 1 500 euros net ? Je vais vous le dire : 4 Belges sur 5. À Bruxelles, en Wallonie et en Flandre.

Qui veut une imposition juste ? Qui veut une taxe des millionnaires ? Je vais vous le dire : 4 Belges sur 5. À Bruxelles, en Wallonie et en Flandre.

Qui veut plus d’unité dans le pays, moins de querelles et pas de scission ? Une fois encore, 4 Belges sur 5. À Bruxelles, en Wallonie et en Flandre.

80 % des Belges pensent la même chose en matière de politique sociale et d’unité. À Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Toutes les études le montrent, et c’est le bon sens même.

Nous avons quatre ministres en charge de la pauvreté, mais la pauvreté infantile a doublé dans notre pays. Quatre ministres de la mobilité, mais tout le monde reste encore et toujours bloqué dans les embouteillages.

Nous avons huit ministres en charge de la santé publique, mais on n’a jamais fermé autant de maternités qu’aujourd’hui.

Ne serait-il pas plus simple de n’avoir qu’un seul ministre en charge de la pauvreté ? Un seul ministre de la Santé ? Notre pays ne fonctionnerait-il pas mieux avec moins de ministres ? Moins de ministres, mais plus de politique sociale et plus d’unité, c’est de cela dont nous avons besoin !

Cher.e.s ami.e.s,

« Au début, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, après ils vous combattent et enfin, vous gagnez. »

Qu’ils nous ignorent. Qu’ils se moquent de nous. Qu’ils nous calomnient. Nous ne reculerons pas.

Nous ne reculerons pas face à des politiciens cyniques qui haussent les épaules et affirment qu’on ne peut pas faire autrement. Nous n’allons pas reculer face à des gens avides de postes qui nous narguent parce que nos députés du peuple choisissent de ne pas vivre avec 6 000 euros par mois, mais avec un salaire normal de travailleur. C’est tellement révolutionnaire que les gens n’y croient presque pas. Et pourtant c’est comme ça. Nous ne reculerons pas.

Nous sommes le parti de l’espoir. L’espoir, cher.e.s ami.e.s, ce n’est pas quelque chose que l’on « a ». C’est quelque chose que l’on « fait ». L’espoir est contagieux.

Cher.e.s ami.e.s, nous faisons l’espoir. Nous fabriquons l’espoir en notre pays. Comme les femmes chiliennes qui fabriquent l’espoir au Chili. Comme toutes les femmes qui vont faire l’espoir dimanche prochain, le 8 mars, lors de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Comme les travailleurs et travailleuses d’Inde, qui fabriquent l’espoir là-bas. Comme le mouvement autour de Bernie Sanders, qui fabrique l’espoir aux États-Unis. « It’s not me. It’s us. » Ce n’est pas moi. C’est nous. Nous, les travailleuses et travailleurs de ce pays.

Nous construisons un mouvement d’espoir, contre la peur. Contre le pessimisme. Contre le cynisme. Et contre l’arrogance. Seul.e.s, nous ne sommes rien. Ensemble, nous sommes tout. C’est ensemble que nous imposerons le changement. Et c'est pour cela que je fais à nouveau appel à vous. Nous avons besoin de vous pour aller frapper à toutes les portes, pour faire exister le PTB partout sur la carte de la Belgique, jusque dans le plus petit village. Pour construire notre mouvement d’espoir. Ensemble, nous avons gagné les dernières élections. Ensemble, nous gagnerons celles à venir. Nous le savons : le changement demande du courage. Et, ensemble, nous allons réaliser ce changement.