Le prix de quatre années de blocage salarial : 3 859 euros pour un travailleur moyen
La vie est devenue considérablement plus chère ces dernières années et les salaires n'ont jamais pu suivre la hausse des prix. Résultat : les travailleurs ont perdu 3 859 euros bruts de salaire réel en quatre ans. C'est ce qu'indiquent nos calculs basés sur les données salariales officielles du SPF Économie.
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« Le pouvoir d'achat fond comme neige au soleil, réagit notre président Raoul Hedebouw. Et pourtant, Les partis qui négocient actuellement un nouveau gouvernement fédéral discutent de bloquer les salaires jusqu'en 2026 au moins, et veulent toucher à l'indexation automatique des salaires. C’est incroyable. Les salaires des travailleurs ont besoin d'un coup de pouce, pas d'une nouvelle attaque. »
Entre 2021 et 2024, un travailleur moyen a perdu 3 859 euros (bruts) en salaire réel parce que les salaires ont augmenté moins vite que les prix. En d'autres termes, si les salaires avaient pleinement suivi l'inflation, un travailleur moyen aurait gagné 3 859 euros (bruts) supplémentaires ces quatre dernières années.
La super note du formateur Bart De Wever prévoit entre autres de toucher à l'indexation automatique des salaires et de prolonger le blocage des salaires pour minimum deux ans. Les salaires réels ne feront que baisser davantage.
Président du PTB et député à la Chambre
La perte de pouvoir d'achat est principalement due à la loi sur les salaires de 1996, qui permet au gouvernement de fixer une norme salariale tous les deux ans.
Raoul Hedebouw : « Pour 2021-2022, le gouvernement De Croo a limité les augmentations de salaire à 0,4 % maximum, et même à 0,0 % pour 2023-2024. Le blocage des salaires coûte cher aux travailleurs. Les salaires sont automatiquement indexés, mais ce n'est pas suffisant : l’augmentation du prix de certains produits comme les carburants n’est pas prise en compte, et de nombreux travailleurs ne voient leur salaire indexé qu'une fois par an. »
Nous voulons faire pression sur les partis qui négocient actuellement un nouveau gouvernement fédéral. « Tous les partis de la future coalition Arizona se sont présentés aux élections en promettant que le travail serait mieux récompensé, souligne Raoul Hedebouw. Ce qui est à présent sur la table, c’est exactement le contraire. La super note du formateur Bart De Wever prévoit entre autres de toucher à l'indexation automatique des salaires et de prolonger le blocage des salaires pour minimum deux ans. Les salaires réels ne feront que baisser davantage. »
Les marges bénéficiaires restent également historiquement élevées dans notre pays. Il y a assez de marge pour des augmentations de salaires.
Président du PTB et député à la Chambre
Début de l’année prochaine, les syndicats et les organisations patronales négocieront l'accord interprofessionnel et la norme salariale pour 2025-2026. Nous voulons rendre cette norme salariale indicative plutôt que contraignante afin de réhabiliter le droit de négocier librement des augmentations salariales.
Raoul Hedebouw constate que de nombreuses grandes entreprises peuvent se permettre des augmentations de salaire : « L’été dernier, l’OCDE a déclaré que les bénéfices des entreprises dans de nombreux pays offraient suffisamment de marge pour des augmentations de salaires. Selon la Banque nationale, les marges bénéficiaires restent également historiquement élevées dans notre pays. Dans les entreprises et les secteurs qui génèrent des profits, les syndicats doivent pouvoir négocier librement d’augmentations salariales collectives. C’est une question de justice sociale : les travailleurs perçoivent leur juste part des bénéfices. »