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Le plan De Wever-Bouchez : affaiblir les syndicats pour affaiblir la classe travailleuse

Le plan De Wever-Bouchez ne se contente pas de s’en prendre aux salaires, aux pensions et aux conditions de travail. Il cible directement les syndicats, ces outils essentiels dont dispose la classe travailleuse pour se défendre collectivement. En affaiblissant les organisations syndicales, il cherche à affaiblir la capacité de résistance des travailleurs. 

Vendredi 1 novembre 2024

Photo d'un rassemblement syndical massif sur la place de la Monnaie à Bruxelles.

Briser financièrement et juridiquement les syndicats

Nous augmentons la transparence dans le financement des organisations syndicales. À cet effet, elles seront, elles aussi, dotées de la personnalité juridique et leurs comptes annuels seront rendus publics.

Extrait de la « super note » Arizona de Bart De Wever

L’instauration de la personnalité juridique pour les syndicats est loin d’être anodine. Elle permettrait au patronat de les attaquer en justice, multipliant ainsi les procès longs et coûteux. L’objectif ? Les paralyser dans des batailles judiciaires interminables, les détourner de leurs missions et les épuiser financièrement.

Quant à la publication des comptes, ils sont contrôlés et publiés sauf… ceux liés à la « caisse de grève ». Et c’est cette donnée que le gouvernement et le patronat veulent connaître. Cela leur offrirait une vue sur la capacité de résistance des syndicats en cas de grève. Cela leur permettrait de calculer combien de temps un mouvement peut durer, leur donnant ainsi un avantage pour briser les luttes sociales.

Affaiblir les représentants du personnel pour affaiblir tout le personnel

Nous activons l’indemnité de licenciement et la limitons à un maximum de 52 semaines. En l’occurence, nous supprimons (le cumul) les indemnités de protection.

Extrait de la « super note » Arizona de Bart De Wever

Le plan De Wever-Bouchez vise aussi à réduire la protection des délégués syndicaux contre le licenciement. Actuellement, cette protection est déjà trop faible, et chaque année, des centaines de délégués sont licenciés de manière abusive parce qu’ils défendent les droits de leurs collègues.

Réduire encore cette protection ne ferait qu’exposer davantage les délégués aux représailles de la direction. Cela dissuaderait de nombreux travailleurs de s’engager syndicalement, par crainte de perdre leur emploi. Au lieu de restreindre ces protections, elles devraient être renforcées, avec des sanctions plus strictes contre les entreprises pratiquant des licenciements abusifs et refusant la réintégration des délégués.

Les syndicats exclus de la gestion des allocations de chômage pour diviser travailleurs avec et sans emploi

En tant qu’organisations constituées de membres, les syndicats seront financés par les cotisations de leurs membres affiliés. Les syndicats et les employeurs ne feront plus partie du comité de gestion de la CAPAC.

Extrait de la « super note » Arizona de Bart De Wever

Cette mesure vise à ne plus financer les syndicats pour de leurs missions historiques : la gestion des allocations de chômage. Jusqu’à présent, les syndicats sont chargés d’accompagner les travailleurs au chômage, en assurant le paiement des allocations et en offrant un soutien de proximité. En retirant cette fonction aux syndicats, le plan De Wever-Bouchez casse un lien de solidarité essentiel entre les travailleurs actifs et les travailleurs sans emploi. Cela affaiblit l’unité de la classe travailleuse, en détachant ceux qui ont un emploi de ceux qui cherchent à en retrouver.

Des attaques coordonnées pour affaiblir et contourner les syndicats

Ces attaques contre les syndicats s’inscrivent dans une stratégie plus large du plan De Wever-Bouchez pour réduire leur rôle. Par exemple, la coalition propose de généraliser l’opt-out des conventions collectives, permettant ainsi aux directions d’entreprise de contourner les syndicats et d’imposer des conditions moins favorables aux travailleurs. Le plan De Wever-Bouchez encourage aussi les négociations individuelles sur le temps de travail, ce qui affaiblit encore le rôle des syndicats et isole les travailleurs.

En réduisant la protection des délégués et en favorisant les accords individuels, le plan De Wever-Bouchez vise à diviser la classe travailleuse et à diminuer ses capacités d’action collective. Affaiblir les syndicats, c’est affaiblir le pouvoir de négociation et de lutte des travailleurs.

L’unité et la solidarité comme antidote

Le plan De Wever-Bouchez s’est bâti sur une tromperie : faire croire que les partis qui la composent veulent mieux rémunérer le travail. Nous avons démontré qu’en réalité, leur plan vise à récompenser davantage le capital. Leur plan vise à exploiter toujours plus le monde du travail en l’attaquant, en le divisant et en l’isolant.

Comprendre cette stratégie de division et d’isolement permet aussi de saisir les fondements d’une contre-attaque possible. Si le patronat et l’establishment investissent autant d’efforts pour nous diviser et nous isoler, c’est qu’ils redoutent plus que tout notre unité. Et de quelle unité parlons-nous précisément ? Celle de la classe travailleuse, l’unité de celles et ceux qui font tourner cette société, qui produisent les biens et les services. L’unité d’une classe diverse, qui parle différentes langues, a différentes couleurs de peau, origines et croyances. Mais surtout, une classe aux intérêts communs et qui a une force immense lorsqu’elle est unie dans la lutte.

Le plan De Wever-Bouchez n’est pas encore officiellement transformé en coalition de gouvernement. Mais la résistance s’organise déjà. Les syndicats ont dénoncé dès le mois d’août la super note. La FGTB parle d’« une régression sociale sans précédent depuis 80 ans ». La présidente de la CSC, quant à elle, dénonce « un profond mépris envers les travailleurs ». De nombreuses voix s’élèvent déjà contre ce gouvernement qui serait le plus à droite depuis plus de trente ans.

Ces réactions montrent que le monde du travail et ses alliés sont prêts à résister. Si le projet de plan De Wever-Bouchez n’est pas abandonné, la résistance sociale qui germe dans ce désert pourrait bien se transformer en une victoire sociale et démocratique.