Le nouveau conseil communal à Anvers : le PTB demande le plafonnement des plus hauts salaires
Le nouveau conseil communal anversois a pris ses fonctions le 7 janvier. « On nous avait promis le "changement" pendant la campagne électorale, commente Peter Mertens, chef du groupe PTB à Anvers. Mais que constatons-nous ? Tout continue comme avant. De Wever 2 c'est De Wever 1 à 95 %. »
La N-VA mène le sp.a par le bout du nez. La taxe taillée sur mesure pour les promoteurs immobiliers, la marchandisation du secteur des soins, la réduction continue du personnel et des services communaux, la baisse de certaines taxes sur les grandes sociétés que réclamait l'organisation patronale flamande Voka, les tâches policières imposés aux travailleurs socio-éducatifs, ... : autant de propositions auxquelles s'opposaient les chefs de file du sp.a anversois Jinnih Beels et Tom Meeuws pendant la campagne. Passé le scrutin, ils ont accepté tout cela.
À Anvers, le sp.a est devenu une sorte de N-VA light, et le président du sp.a John Crombez peut désormais juste porter le cartable de Bart De Wever pendant les interviews. En échange d'une coalition N-VA-sp.a dans le prochain gouvernement flamand.
En réponse à cet axe rose-jaune s'est formé un axe bleu-vert, cherchant à séduire le groupe de population bobo des cosmopolites qui gagnent bien leur vie. Ici, à Anvers, ces axes se rejoignent : en effet, l'Open Vld a lui aussi rejoint la coalition rose-jaune. Autant dire que le changement n'est pas pour maintenant. Pour Anvers, De Wever 2 sera ce qu'a été De Wever 1 : augmentation de la pauvreté, augmentation des loyers.
Un salaire 50 % plus élevé que celui du Premier ministre, alors qu'on économise sur le personnel communal
Anvers a besoin du PTB en tant que véritable parti d'opposition. Nous n'allons pas utiliser Anvers pour obtenir des postes dans un gouvernement flamand rose-jaune ou bleu-vert au fédéral. Nous voulons servir la ville, une ville à dimension humaine. Nous voulons faire entendre la voix d'en bas.
Nous voulons instaurer un plafonnement des rémunérations les plus élevées, celles du directeur de l'administration communale, du bourgmestre et des managers des sociétés communales. Le directeur général du ZNA (Ziekenhuis Netwerk Antwerpen, réseau des hôpitaux d'Anvers) touche 450 000 euros brut par an. Il est inacceptable qu'un responsable d'une société communale gagne un salaire 50 % plus élevé que celui du Premier ministre. Et cela alors qu'on économise sur le personnel communal. Le sp.a doit se prononcer clairement sur ce sujet. S'il veut encore signifier quelque chose dans cette coalition, c'est bien sur ce point qu'il doit prendre parti.
Tous les mandataires du PTB ont signé la « charte éthique » : Mie Branders, Mohamed Chebaa, Khadija Chenouff et moi-même pour le conseil communal, ainsi que Lise Vandecasteele en tant que déléguée au Comité spécial pour les Services sociaux. Nous l'avons fait pour nous engager pour notre ville, pour ne pas nous taire face à l'injustice ou à la culture politique des profiteurs et des accords à huis clos, et parce que nous voulons arriver à la transparence totale. Nous voulons que tous les mandats de tous les échevins soient connus publiquement.
Anvers peut compter sur une voix rebelle qui continuera s'amplifier en 2019. La voix des rebelles qui ont des principes, et un cœur. Un cœur pour la ville, une ville à la mesure des gens.