Le message est clair : loi de 1996 qui bloque les salaires doit être revue au plus vite
Plus de 80 000 personnes ont manifesté aujourd’hui dans les rues de Bruxelles. Ils et elles sont venus des quatre coins du pays et de tous les secteurs. Ils et elles étaient encore bien plus nombreux à faire grève dans la sidérurgie et la chimie, dans les ports et aéroports, dans le nettoyage, la construction, le métal, les soins… Tous et toutes ont lancé un même message clair dans toutes les langues nationales du pays : la loi de blocage salariale, la loi de 1996, doit être revue de toute urgence.
« Il est temps que le message de la rue soit entendu à la rue de la Loi. Contrairement à ce que dit Alexander De Croo, il y a bel et bien un problème de pouvoir d’achat en Belgique, et il est urgent. Si la loi n’est pas modifiée rapidement, la marge maximum d’augmentation des salaires sera de 0 % pour les six prochaines années. Ce n’est pas tenable. En particulier quand on compare les salaires aux marges bénéficiaires exceptionnelles qu’une série de grandes entreprises belges ont réalisées ces dernières années », déclare Raoul Hedebouw, président du PTB. Et de se montrer constructif : « Nous mettons à la disposition du gouvernement une proposition de loi permettant de libérer les salaires du carcan étouffant de la loi de 1996. Avec de la volonté politique, elle peut être votée dès demain », explique le président du PTB.
Le député de gauche rejette le discours des libéraux et du patronat sur la compétitivité : « Le dernier rapport de la Banque nationale indique bien que la consommation intérieure sera le moteur principal de la croissance des prochaines années. Ceux qui veulent s’en prendre aux salaires s’en prennent à la consommation et aux moteurs principaux de la croissance. Contrairement à ce que disent les libéraux, nos salaires ne sont pas le problème, ils sont la solution. »
Le président du PTB avertit aussi le PS et Ecolo : « Le monde du travail ne comprendrait pas que ces partis participent à un blocage salarial prolongé. Et qu’ils ne disent pas que la révision de la loi de 1996 n’est pas prévue dans l’accord du gouvernement. Car les libéraux, eux, n’ont pas de problème à arracher des mesures qui ne sont pas dans l’accord de gouvernement. Ils ont arraché la prolongation du nucléaire. Ils veulent arracher maintenant l’extension du budget militaire à 2 % du produit intérieur brut (PIB). Tout ça n’était pourtant pas prévu dans l’accord de gouvernement. Pourquoi cet accord ne serait-il un frein que pour les mesures qui sont dans l’intérêt de la classe travailleuse ? »
Le PTB soutiendra les organisations syndicales lors de leurs auditions parlementaires du 29 juin : « Les organisations syndicales ont réuni en un temps records près de 90 000 signatures pour faire modifier la loi de 1996. Elles ont réuni plus de 80 000 personnes aujourd’hui et se mobilisent depuis deux ans à travers des grèves, manifestations et actions. Cette voix d’en bas doit être entendue, plutôt que celle de la FEB et des grands actionnaires », déclare Raoul Hedebouw. Et de conclure : « Nous ne lâcherons rien sur ce dossier jusqu’à ce que la classe travailleuse du pays soit enfin respectée. »