Le Gouvernement wallon doit arrêter sa politique d’opacité : le PTB veut les tableaux budgétaires
Le PTB réagit à la conférence de presse du gouvernement wallon sur le conclave budgétaire. « Il est temps que le gouvernement arrête de se moquer des wallonnes et des wallons, déclare le chef de groupe PTB au Parlement wallon, Germain Mugemangango. Nous demandons que l’ensemble des tableaux budgétaires soient transmis aux parlementaires. Sans ça, il n’y a pas de clarté dans ce débat. »
«De fait, après ce conclave, nous ne sommes pas beaucoup plus avancés par rapport aux intentions réelles du gouvernement wallon, explique Germain Mugemangango. Nous sommes plusieurs heures après la conférence de presse et nous ne disposons toujours pas de documents sur les décisions concrètes de ce conclave. Nous sommes toujours dans le flou, pour ne pas dire dans une opacité organisée par le gouvernement de Elio Di Rupo. »
Plusieurs mesures ont encore été annoncées lors de la conférence de presse mais rien n’est encore prévu pour les financer. Le porte-parole francophone du parti de gauche poursuit :« C'est probablement le seul gouvernement de Belgique qui ne communique pas les tableaux budgétaires qui sont à la base de sa Déclaration Politique Régionale et qui continue à ne pas vouloir mettre sur la table les véritables arbitrages budgétaires qui doivent avoir lieu. Notre crainte est évidemment que, d’une manière ou d’une autre, on aille chercher cet argent dans les poches des citoyens. »
Le PTB questionne aussi le manque d’ambition des quelques mesures annoncées. « Lorsque Christie Morreale, la ministre PS de l’action sociale, évoque la mise à disposition de 2 200 lits en maison de repos, on est loin en dessous des besoins en la matière, réagit Germain Mugemangango. En 2030, il y aura deux fois plus de wallons de plus de 65 ans que maintenant. Actuellement les lits disponibles en maison de repos et de soin sont occupés à 97 %. Pour faire face au pic du vieillissement de la population, il est nécessaire de créer 12 000 lits supplémentaires d’ici 2030. Donc Christie Morreale est loin du compte. De plus, est-ce que nous parlons de lits dans des institutions publiques ou privées ? Face à la forte augmentation du prix des chambre en maison de repos (plus de 30 % d’augmentation dans le secteur privé en 5 ans), cette question n’est pas un détail. Or, il n’y a aucune réponse claire de la part du gouvernement. »
Le gouvernement wallon s’engage à investir. Mais là encore de nombreuses questions se posent. « On peut se demander d’où vont finalement venir ces nouveaux moyens, s’interroge Germain Mugemangango. Va-t-on recourir à des partenariats publics privés ? Un rapport de la Cour des comptes européenne explique pourtant que c’est une option qui n’est pas économiquement viable. C’est une option qui est intéressante pour les grosses boîtes privées mais qui coûte plus aux finances publiques et aux citoyens. »
De nombreuses questions subsistent donc à propos de l’avenir budgétaire de la Wallonie. « Une fois de plus on reporte les véritables discussions à plus tard, conclut le député wallon. Veut-on cacher les véritables arbitrages aux citoyens pour cacher que ce gouvernement n’a pas les moyens de ses ambitions ? Veut-on cacher que finalement, on fera payer la population ? C’est exactement le débat que nous voulions avoir lors des négociations et qui a été refusé par les autres partis. Il faut investir sur le plan social et sur le plan écologique mais pour cela, il faut sortir du cadre budgétaire imposé par l’Europe. Il faut sortir de l’austérité. Sinon ce seront les travailleurs et leur famille qui seront les dindons de la farce. »