Le gouvernement doit passer de la parole aux actes et instaurer des plafonds pour les voyages scolaires
Depuis déjà 4 ans, le Code de l’Enseignement impose au gouvernement de plafonner les montants des voyages scolaires. Si ce plafonnement est très vite devenu une réalité au niveau des écoles maternelles, ce n’est pas le cas dans le reste de l’enseignement obligatoire. « A cause de ce manquement, certaines écoles vont jusqu’à demander des milliers d’euros aux familles, ce qui renforce évidemment les inégalités dans l’accès à l’enseignement pour tous. Il est plus que temps que le gouvernement passe de la parole aux actes et plafonne les prix des voyages scolaires, comme nous le demandons dans notre proposition de résolution qui sera prise en considération ce mercredi 7 juin », explique Alice Bernard, cheffe du groupe PTB au Parlement de la Communauté française.
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La ministre Caroline Désir (PS) affirme qu’elle ne dispose pas actuellement des budgets pour subsidier la gratuité du matériel et les voyages scolaires. C’est en soi une catastrophe de faire le choix de ne pas dégager les moyens pour financer la gratuité en continuant en primaires ce qui a été entamé en maternelles. « Mais dans ce cas précis, aucun budget n’est nécessaire pour fixer un plafond. D’autant plus que certaines écoles arrivent déjà à organiser des voyages dans des limites raisonnables », déclare Alice Bernard. « Tout l’enjeu maintenant est de donner un cadre et c’est la responsabilité du gouvernement », ajoute-t-elle.
« Car l’absence de cadre ouvre la porte aux scandales », poursuit la députée du parti de gauche. « Comme ces enfants obligés de remettre un certificat médical pour ne pas être sanctionnés ou blâmés parce que leurs parents sont dans l’incapacité de payer le voyage scolaire. Ou ceux qui peuvent choisir entre une semaine en Ecosse ou une semaine de bénévolat au resto du cœur de leur ville selon leurs moyens. Ou encore cette classe de neige organisée par une école primaire au coût de 900 euros. »
A l’heure où le pouvoir d’achat est mis en grosse difficulté, c’est le moment de prendre des mesures pour soulager les familles. « Car les voyages hors de prix ont des conséquences pédagogiques directes en privant les plus démunis de voyages instructifs », continue Alice Bernard. « A quoi il faut ajouter le pourrissement des relations avec l’école et le dégoût qui en résulte chez certains jeunes. »