Le casting du nouveau gouvernement Wallon confirme qu’il ira piocher dans la poche des citoyens
Germain Mugemangango, chef du groupe PTB au Parlement wallon, réagit à la présentation des membres du nouveau gouvernement wallon PS-MR-Ecolo.
« Avec Willy Borsus (MR) comme ministre de l'Économie, l’orientation libérale prise dans l’accord du nouveau gouvernement wallon est confirmée, réagit Germain Mugemangango, chef de file du PTB au Parlement wallon. On doit s’attendre à ce que le nouveau gouvernement wallon suive, comme il l’a annoncé, les orientations du Conseil de l’industrie, qui est dirigé par les plus grandes multinationales présentes dans la région. Ces recommandations impliquent plus d’emplois précaires et de flexibilité et moins de salaire. Le gouvernement continuera à utiliser les vielles recettes qui ont montré leur inefficacité : offrir des capitaux publics aux multinationales en espérant créer des emplois. On va continuer à faire ce qui ne marche pas depuis 25 ans. C’est le fil bleu de cet accord. »
La nomination d’Elio Di Rupo à la ministre-présidence du nouveau gouvernement wallon ne rassure pas l’élu du PTB : « Le trio gouvernemental a promis 4 milliards d’investissement sans dire où ils allaient les trouver. Or Elio Di Rupo est un des plus grands défenseurs de l’obéissance aux directives budgétaires européennes qui empêchent précisément d’investir. Il a d’ailleurs signé les accords pour la mise en place de cette austérité lorsqu’il était Premier ministre. Lors des discussions que nous avons eues avec lui, il a confirmé qu’il allait s’en tenir à cette orientation-là. Donc la question de savoir où les moyens vont être trouvés reste sans réponse. »
Selon le PTB c’est bien là que le problème se pose. « Sans chiffre, il n’y a pas d’accord, poursuit Germain Mugemangango. Les trois partis nous disent que tout ça va se discuter au moment du budget. C’est assez incroyable. D’une part, cela veut dire que toutes les promesses sociales et écologiques qui sont dans l’accord peuvent disparaître au moment de la discussion budgétaire. D’autre part, cela veut dire que l’on cache aux gens les arbitrages qui seront faits. On cache aux gens qu’ils vont laisser tomber les logements ou le transport gratuit. Willy Borsus a déjà évoqué dans la presse des économies dans les services publics et la vente d’actifs wallons. On s’attaque donc au patrimoine des citoyens et on met en danger l’emploi des travailleurs d’entreprises comme la Sonaca ou la FN d’Herstal. Sans clarté au niveau des chiffres c’est immanquablement dans le portefeuille des citoyens qu’ils iront chercher l’argent. Et c’est bien ça qu’ils cachent. »