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« L’accord européen est déconnecté de la réalité et ne touche pas aux milliards de surprofits. C’est à la Vivaldi de jouer »

« Les surprofits fous que les producteurs d’électricité empochent depuis un an restent intouchés. À partir de décembre, ils pourront être temporairement écrémés, mais uniquement les profits au-dessus de 180 euros le mégawattheure. Alors qu’Engie-Electrabel produit de l’électricité pour 35 euros le mégawattheure. Cet accord est en plus non contraignant et renvoie la décision finale aux États membres. C’est un coup dans l’eau qui montre la déconnexion de la classe politique : au milieu de la plus grande crise du pouvoir d’achat depuis des décennies, elle choisit de protéger les multinationales de l’énergie et leurs profits. » Marc Botenga, député européen du PTB, réagit ainsi à l’accord conclu entre les ministres européens de l’Énergie aujourd’hui.

Vendredi 30 septembre 2022

Peter Mertens, député fédéral du PTB, observe qu’après des mois de ping-pong incessant entre différents niveaux de pouvoir, la balle se retrouve de nouveau dans le camp du gouvernement fédéral. « On a assez perdu de temps. La Vivaldi ne peut plus se cacher derrière l’Europe. D’autres pays n’ont pas attendu et montrent l’exemple. Il est temps que le gouvernement prenne position et prenne des mesures pour protéger les gens, et pas les profits d’Engie et compagnie. »

Le député PTB a déposé à la Chambre une proposition de loi en béton qui permet de taxer à 70 % tous les surprofits réalisés depuis le 1er janvier. « Il y a un monde de différence avec ce qui a été décidé à l’Europe aujourd’hui. C’est inexplicable que le gouvernement refuse de taxer le moins du monde les surprofits fous qu’Engie empoche depuis un an. La décision d’écrémer temporairement les surprofits entre décembre 2022 et juin 2023 à partir de 180 euros le mégawattheure est aussi indéfendable. Surtout quand on sait qu’Engie produit, avec ses centrales nucléaires, de l’électricité à des prix qui sont cinq fois inférieurs (aux alentours de 30 à 35 euros le mégawattheure). À moins que le gouvernement ne veuille expliquer à la population qu’il laisse Engie prendre ses milliards de profit au moment où des centaines de milliers de familles se ruinent pour se chauffer ? »

Il n’y a par ailleurs toujours pas d’accord pour un plafond sur le prix du gaz. Marc Botenga : « Le gaz est l’énergie la plus chère, et ce, depuis des mois. Et, malgré les promesses de Tinne Van der Straeten, il faudrait encore attendre un plafond européen. Sauver les banques et les multinationales, ça va toujours très vite. Mais aider les gens face aux factures impayables semble moins prioritaire pour l’Europe. »

Il semblerait donc qu’aucun blocage des prix ne viendra et que les milliards de surprofits resteront non taxés. « Les propositions qui sont maintenant sur la table ont pour but de sauver le marché et protéger les multinationales de l’énergie. Si l’on veut reprendre le contrôle des prix, il faut s’opposer à a loi du marché. C’est la seule solution logique et crédible face à la crise actuelle », estime Marc Botenga.

Le PTB a lancé aujourd’hui « la révolte des bonnets en colère », un appel à baisser les prix et à faire payer Engie. Le parti de gauche lance cet appel autour de trois grandes mesures : baisser et bloquer les prix, taxer les surprofits, surtout d’Engie-Electrabel, et mettre le secteur de l’énergie dans les mains de la collectivité.