La Vivaldi doit entendre la mobilisation syndicale et associative et retirer son projet de loi liberticide
25 000 personnes ont manifesté à Bruxelles à l'appel des syndicats, pour défendre le droit à l'action collective.
Les syndicats manifestent aujourd'hui à Bruxelles avec 25 000 manifestants de tout le pays et de tous les secteurs. Ils étaient dans la rue pour défendre le droit à l'action collective qui est actuellement gravement mis à mal. Par la direction de Delhaize. Par les nouvelles jurisprudences toujours plus contraignantes en la matière. Et par le projet de loi liberticide de la Vivaldi, qui vise à introduire la notion d'interdiction de manifester dans le droit pénal. « Il est plus que temps d'écouter les représentants élus des travailleurs dans les entreprises. Il est plus que temps de redonner de l'oxygène aux libertés publiques », insiste Raoul Hedebouw, président du PTB. Et d'ajouter : « Le premier geste que la Vivaldi doit faire dans ce sens, c'est retirer son projet de loi liberticide, dénoncé par tout le monde associatif et les organisations syndicales. »
L’attaque contre le droit de manifester se fait de manière fourbe. Le gouvernement Vivaldi n’a fait aucune déclaration à ce sujet. Il a tenté de faire adopter la loi sur la privation de liberté par la commission des Affaires sociales à travers un sous-paragraphe. Heureusement, le PTB l’en a empêché. La discussion a été reportée au 7 juin. Une première victoire. Le PTB demande le retrait complet du projet de loi. Les droits démocratiques sont des droits humains. Il ne faut pas y toucher.
La lâcheté de l’attaque est d’autant plus grande que le PS, Ecolo, Vooruit et Groen font partie du gouvernement. Ces partis se disent progressistes, mais veulent restreindre le droit de manifester en douce.
Raoul Hedebouw : « Le gouvernement mène une politique de répression contre les Delhaiziens et contre le mouvement social. Il se range du côté des grandes entreprises, tant chez Delhaize qu’ailleurs. Gel des salaires pour les travailleurs, profits records pour les multinationales : le fossé entre le travail et le capital ne cesse de se creuser. Et au lieu d’éliminer les inégalités, le gouvernement renforce la répression. Il tente de masquer ses mauvais résultats après 5 ans de politiques en réprimant les manifestations pour sa dernière année de gouvernement. Il nous trouvera sur son chemin. »
Parmi les manifestants d’aujourd’hui, il y a évidemment beaucoup de Delhaiziens. Ils et elles se battent depuis deux mois pour leur emploi et leurs conditions de travail. Leur mouvement est pacifique, mais ils ont dû faire face à de multiples formes de répression :
• Fouilles corporelles avant d’être autorisés à entrer dans un comité d’entreprise ;
• Envoi d’huissiers et de policiers sur des piquets de grève ;
• Syndicalistes emmenés menottés ;
• Canons à eau à proximité d’une réunion de négociation pour intimider ;
• Un juge qui sort de sa circonscription et interdit des actions dans tout le pays ;
• Un juge qui déclare que le droit commercial est plus important que le droit de grève ;
• Des syndicalistes et leurs familles reçoivent la visite d’un huissier à leur domicile pour leur remettre « à titre préventif » une ordonnance de restriction ;
•La police arrête « préventivement » les syndicalistes dans leurs voitures, exigeant des cartes d’identité et interdisant les actions sous peine d’amende.
Ce n’est pas de la fiction. Cela se passe aujourd’hui, en Belgique.
Des militants de Greenpeace et d’autres dirigeants syndicaux subissent également les conséquences de cette politique. Pour le PTB, les limites ont été franchies. Les droits démocratiques doivent être respectés et améliorés.