La rémunération des collaborateurs des anciens ministres wallons et communautaires avec de l’argent public doit cesser
Dans le cadre de la préparation des travaux budgétaires, le PTB a constaté que les anciens ministres bénéficient de certains privilèges. « Il apparaît dans les documents budgétaires que les anciens ministres du gouvernement wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont le droit de garder des collaborateurs alors qu’ils ne sont plus ministres », explique Germain Mugemangango, chef de groupe PTB au Parlement wallon.
En 2020, 1 million d’euros du budget wallon a ainsi été consacré à la rémunération de ces collaborateurs. Quant à la Fédération Wallonie-Bruxelles, elle a dépensé 1,3 million d’euros cette année.
« Qu’est-ce qui peut justifier qu’ils gardent des collaborateurs aux dépens des finances publiques ?, s’étonne Alice Bernard, cheffe de file PTB au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il serait tout à fait logique que ce privilège disparaisse avec la fonction. »
Germain Mugemangango s’insurge également : « C'est incroyable. Pourquoi un tel privilège ? Après, on s’étonne que le citoyen soit dégoûté par la politique quand il constate l’existence de tels privilèges, alors que lui-même doit se serrer la ceinture. Ce privilège doit immédiatement disparaître tant à la Région wallonne qu’à la Fédération Wallonie-Bruxelles. »
14 anciens ministres régionaux et communautaires sont potentiellement concernés
« Nous ne disposons pas de la liste précise des anciens ministres concernés, car cette information n’est pas disponible dans les documents budgétaires, explique Germain Mugemangango. Mais si on regarde simplement la liste des ministres sortants au cours des deux derniers gouvernements wallons et à la fin de la législature communautaire, on arrive tout de même à une liste potentielle de 14 ministres. »
Les anciens ministres suivants pourraient être concernés.
- Régionaux : Paul Magnette, Maxime Prévot, Jean-Claude Marcourt, Pierre-Yves Dermagne, Christophe Lacroix, Eliane Thillieux, Alda Greoli, René Collin, Carlo Di Antonio et Pierre-Yves Jeholet.
- Communautaires : Rudy Demotte, Rachid Madrane, Marie-Martine Schyns et André Flahaut.
Ce privilège doit disparaître et ces fonds publics doivent être mieux utilisés
Pour le parti de gauche, il faut que les gouvernements wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles cessent immédiatement la rémunération des collaborateurs des anciens ministres. « Cet argent peut être mieux utilisé, explique le député du PTB. Un montant de 19 000 euros est prévu dans le budget pour soutenir le Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Ce qui veut dire qu’avec le montant alloué aux collaborateurs des anciens ministres, on pourrait multiplier par 50 le budget consacré à cette association. »
« Un autre exemple est le fonds d’urgence Covid, poursuit le député de gauche. Cette réserve permet de faire face aux mesures d'urgence potentiellement nécessaires pour contenir la pandémie. Il pourrait être multiplié par six avec le million qui a été alloué aux anciens ministres de manière non justifiée. »
Même constat du côté de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Alice Bernard déclare : « Le montant alloué aux anciens ministres au cours de l’année 2020 pourrait faire monter les moyens consacrés à la lutte contre la violence faite aux femmes jusqu’à 1,5 millions d’euros. Soit une multiplication par sept du montant consacré à cette cause actuellement. Il est vraiment temps de mettre fin à ce privilège d’un autre temps et d’utiliser ces sommes à de meilleures fins. »