« La ministre de la Santé Christie Morreale (PS) doit prendre rapidement ses responsabilités face au coronavirus »
Christie Morreale, ministre socialiste de la santé au sein du gouvernement wallon, est responsable de la coordination des soins de santé de première ligne. Cette coordination comprend entre autre la coordination des médecins généralistes. « Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces médecins qui sont pourtant en première ligne ne sont pas soutenus comme ils le devraient », réagit Germain Mugemangango, chef de file du PTB au Parlement wallon.
« Le problème le plus important et le plus urgent à résoudre est le manque de matériel. Les praticiens ne disposent pas de masques et ils ne disposent même pas de quoi réaliser les frottis qui permettent de détecter si un patient est porteur du virus. L’AViQ (Agence wallonne pour une vie de qualité) a pourtant donné la directive dernièrement que c’était aux médecins de faire cet examen mais sans fournir de solution pour disposer du matériel nécessaire à cet examen. »
Le député constate certains problèmes dans le chef de l’AviQ : « Il y a un numéro de téléphone pour les professionnels de la santé qui doit être utilisé en cas d’épidémie. C’est à ce numéro que doit être signalé tous les cas de patients atteint de maladie infectieuse et épidémique. De telle façon à savoir ce qu’il faut faire. Or, ce numéro est déficient depuis plusieurs jours. Plusieurs médecins ont appelé le numéro d’urgence prévu sans que personne ne décroche. Je suppose qu’ils sont complètement débordés mais, alors, des mesures urgentes doivent être prises pour soutenir les équipes chargées de répondre aux appels des médecins. »
Des problèmes se posent aussi en matière d’information. « A l’heure actuelle, les médecins ne reçoivent pas de mails réguliers avec des directives claires qu’il faudrait mettre en pratique en cas de détection d’un malade touché par le virus », regrette Germain Mugemangango. « C’est un manque de sérieux. Ils ne reçoivent pas non plus de mails quotidiens sur l’évolution de la pandémie en Belgique. Ce sont pourtant des informations essentiels pour guider la pratique des médecins. Une solution doit être trouvée au plus vite en la matière. »
« Evidemment, le fonctionnement de notre pays ne facilite rien », conclut le député wallon. « Nous avons neuf ministres de la santé en Belgique. Les compétences en matière de santé sont saupoudrées entre tous ces ministres. De plus, leurs directives ont la même importance juridique. On scinde une compétence mais on doit ensuite multiplier les réunions interministérielles de concertations pour avoir une politique commune. On n’a pas besoin de neuf ministres qui se marchent sur les pieds. On a besoin d’une seule politique fédérale efficace menée pas un(e) seul(e) ministre qui se donne les moyens de sa politique. »