La ministre de la Défense avoue que le contrat des F-35 peut être rompu immédiatement
« Nous pouvons rompre le contrat des F-35, et ce dès maintenant. » C’est ce que la ministre de la Défense Ludivine Dedonder (PS) a confirmé au député PTB Nabil Boukili ce mercredi 20 octobre en commission de la Défense. « Cela fait deux ans que le PTB pose la question de la possibilité de rupture du contrat. Nous avons désormais la confirmation que le maintien de cet accord relève d’un choix politique. »
La question qui a été posée à la ministre socialiste était la suivante : « Pouvez-vous rompre le contrat d’achat des F-35 de la même manière que le contrat d’achat de sous-marins entre la France et l’Australie a été rompu ? » La ministre a bien répondu par l’affirmative. Elle a toutefois immédiatement ajouté qu’elle n’envisageait pas de rompre le contrat.
Pour le PTB, le choix de la ministre est guidé par une volonté politique de participer activement aux opérations militaires de l’OTAN à travers le monde. « Cet achat de matériel destiné à des opérations militaires à l’autre bout du monde s’inscrit dans une logique de guerre offensive, pas de défense nationale », déclare Nabil Boukili.
Le coût d’achat de ces appareils américains s’élève à 3,6 milliards. Mais cette somme ne correspond qu’à une partie du coût total des F-35. Il y faut ajouter de nombreux coûts financiers moins visibles : formation des pilotes et achat de leurs casques hi-tech à 400 000 dollars la pièce, coûts d’entretien et de vol, adaptation des bases aériennes... Sans compter les problèmes techniques de l’appareil qui nécessiteront des réparations et modifications.
Pour le député PTB Nabil Boukili, le maintien du contrat des F-35 est un gâchis de moyens. « Les sommes libérées par la rupture de ce contrat peuvent être utilisées pour des buts beaucoup plus importants, pour assurer la sécurité de notre population et de notre pays. Nous pensons à la formation de soldats pompiers et à l’achat de leur équipement, au renforcement des services d’aides d’urgence et d’aide à la Nation en cas de catastrophe climatique telles que les inondations de juillet dernier, à la conversion de notre provision d’énergie vers les renouvelables dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, au renforcement des services de soins de santé dans le cadre de la pandémie, aux investissements urgents dans l’éducation ou dans l’inspection fiscale... On ne manque guère de terrains où il y a un besoin urgent d’investissement. »
« Qu’attend donc la Vivaldi pour rompre ce contrat inutile et dangereux ?, demande le député de gauche. Que faut-il aux PS, Ecolo, Vooruit et Groen, qui ont été tellement critiques sur l’achat des F-35 lorsqu’ils étaient dans l’opposition, si ce n’est cinq minutes de courage politique ? »