La gauche qui pique, contre l’Europe du fric : le PTB veut envoyer Marc Botenga au Parlement européen
Selon un récent sondage, le PTB obtiendrait du côté francophone un premier député européen, au dépens du MR. "Envoyer un élu de la gauche qui pique pour lutter contre l'Europe du fric et priver la droite d'un élu : le vote PTB n'aura jamais autant été aussi utile", explique Raoul Hedebouw, le porte-parole du PTB. Le parti de gauche a désigné Marc Botenga, son spécialiste des questions européennes, comme tête de liste.
Ce choix s'est fait naturellement : ce juriste et politologue de formation a déjà un pied dans le Parlement européen en étant conseiller politique du groupe de la Gauche unitaire européenne (GUE/NGL), auquel le PTB est associé. Si l'objectif du PTB est atteint, Marc Botenga renforcera donc très logiquement la fraction d'élus de la GUE/NGL au Parlement européen. Du côté néerlandophone, c’est Line De Witte qui tirera la liste. La conseillère communale du PTB à Louvain a activement participé à la lutte contre les traités de libre-échange et en a tiré un livre : «TTIP et CETA pour les nuls. »
Raoul Hedebouw : « La dimension européenne est importante pour le PTB. Nous l’avons vu dans différentes luttes. Avec Ryanair, par exemple. Les travailleurs ont obtenu des victoires dès que la lutte a pu s’organiser au niveau européen. On a vu la même chose avec les dockers en lutte contre les directives européennes. »
« L'Union européenne aujourd’hui, c’est le dumping social pour les travailleurs et l'évasion fiscale pour les multinationales, assistée par 25.000 lobbyistes à Bruxelles », estime Marc Botenga. En travaillant pour la GUE/NGL, il voit tous les jours à l'oeuvre le bulldozer antisocial européen de l’intérieur et les conséquences de ses diktats aux quatre coins du continent. En 2015, Marc Botenga a d'ailleurs contribué à la mise sur pied d’un mouvement de solidarité en Belgique avec le peuple grec en lutte contre l’austérité européenne. Il est résolu à porter des propositions qui sortent du cadre libéral actuel des traités européens, à relayer les luttes sociales et climatiques menées en Europe mais aussi à démasquer tous les petits arrangements et les privilèges de l'establishment européen.
Tant la présidente allemande de la Gauche unitaire Gabi Zimmer, que son vice-président néerlandais Dennis De Jong ont apporté leur soutien à la candidature européenne du PTB.
« Les droits sociaux avant les libertés économiques »
Le PTB se présente aux élections européennes avec trois priorités : un principe de non-régression sociale, un plan européen d’investissements publics et des mesures démocratiques radicales. Pour Marc Botenga, « les droits sociaux doivent passer avant les libertés économiques. Il faut vraiment en finir avec la spirale vers le bas. Si les règles européennes favorisent le dumping social, un pays doit pouvoir dire : non, nous ne les acceptons pas. »
Le PTB vient aussi avec un plan d’investissement public ambitieux à travers un nouveau Fonds européen pour l’avenir : « Il y a un besoin énorme d’investissements publics aujourd'hui. Dans le social, les services publics, les infrastructures, la transition énergétique. Il faudra pour cela une vraie rupture avec la logique des traités d’austérité comme le TSCG, qui, rappelons-le, a été voté par tous les partis traditionnels (PS, MR, CDH, Ecolo). Face à cette unanimité, notre voix sera fondamentale. »
« Je continuerai à vivre avec un salaire moyen de travailleur »
« Nous avons besoin d’une autre politique mais aussi d’autres représentants politiques. Les salaires des commissaires européens sont de 20 000 à 30 000 euros par mois. Comment peut-on comprendre ce que vivent les gens quand on gagne tant d’argent ? Diminuons leurs salaires de moitié. Il nous faut aussi des députés qui ne sont pas soumis aux intérêts des multinationales. Comme élu, je m’engage à vivre avec un salaire moyen de travailleur, très loin des 12.000 euros de salaires par mois que s’octroient les députés européens. »
Retrouvez l'interview et le portrait des têtes de liste PTB aux élections européennes ici.
Candidats du Parti du Travail de Belgique
Parlement européen – Collège électoral français
Effectifs:
1. Marc Botenga, 38 ans, juriste et politologue, conseiller politique à la GUE/NGL
2. Sophie Lecron, 35 ans, enseignante, cheffe du groupe PTB au conseil communal de Liège
3. Michel Boisdequin, 60 ans, électromécanicien, délégué syndical
4. Farah Jacquet, 33 ans, accompagnatrice de train, déléguée syndicale, responsable du mouvement de femmes Marianne et conseillère communale à Namur
5. Danaé Michaux Maimone, 32 ans, employée dans le commerce, déléguée syndicale
6. Mehdi Salhi, 25 ans, étudiant, responsable du mouvement de jeunes RedFox à Liège
7. Yasmina Messaouidi, 31 ans, enseignante, conseillère communale à Anderlecht
8. David Pestieau, 49 ans, vice-président du PTB et directeur de son service d’étude
Suppléants:
1. Michaël Verbauwhede, 33 ans, rédacteur en chef de Solidaire
2. Rosa Terranova, 55 ans, aide ménagère, conseillère communale à Saint Nicolas
3. Jean-Philippe Cavyn, 50 ans, postier, délégué syndical
4. Elisa Muñoz Gomez, 26 ans, médecin à Médecine pour le Peuple à Marcinelle
5. Monique Forget, 56 ans, fonctionnaire, déléguée syndicale
6. Luis Casillas, 62 ans, pré-pensionné, ancien délégué syndical