La culture des privilèges n'est pas finie : des ex-députés partent avec 11,5 millions d'euros de primes de départ
62 ex-députés qui n'ont pas été réélus le 9 juin empocheraient un montant total de près de 11,5 millions d'euros en primes de départ*. C'est ce qui ressort de documents internes auxquels nous avons pu accéder. Nos députés ont systématiquement refusé toute prime de départ.
On entend souvent de belles paroles concernant un soi-disant renouveau politique. Mais en fin de compte, presque tous les députés profitent de ces indemnités plus que généreuses.
Qu'ils aient trouvé un nouvel emploi entretemps ou non, ces politiciens perçoivent 10 000 euros bruts par mois en plus de leur éventuel nouveau revenu. « C'est injustifiable », estime notre cheffe de groupe à la Chambre, Sofie Merckx.
Sur les 68 députés qui y avaient droit, 62 ont effectivement demandé à bénéficier de leur prime de départ, y compris ceux qui exercent parallèlement un autre mandat ou un autre emploi. Parmi les six qui ont refusé, on trouve nos quatre députés sortants. Le PTB est le seul parti qui a systématiquement refusé d’accepter ces primes de départ dans l’ensemble des parlements.
Le PTB est le seul parti qui a systématiquement refusé d’accepter ces primes de départ dans l’ensemble des parlements.
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
Nous sommes le seul parti qui refuse systématiquement ces primes de départ dans l’ensemble des parlements. Parmi les 62 députés des membres du MR, des Engagés, du PS, d’Ecolo ou encore de la N-VA et du Vlaams Belang. « Le seul parti qui n’apparaît pas est le PTB. », constate Sofie Merckx.
Certains politiciens bénéficient d’une prime de départ supplémentaire pour des « fonctions spéciales ». Les membres du Bureau et les chefs de groupe, entre autres, ont droit à une prime non seulement pendant, mais aussi après leur mandat. Et ces montants sont également élevés. Pour un président de commission, la fonction spéciale la « moins bien » rémunérée, permet d’empocher 1 600 euros bruts mensuels. Pour le président de la Chambre, on parle d’au moins 10 000 euros bruts mensuels supplémentaires.
C’est facile pour les politiciens de voter des mesures antisociales, d'augmenter les accises ou de bloquer les salaires, avec tous les privilèges qu'ils s'accordent.
Cheffe de groupe PTB à la Chambre
Sofie Merckx : « C’est facile pour les politiciens de voter des mesures antisociales, d'augmenter les accises ou de bloquer les salaires, alors qu’ils s'accordent des privilèges et qu’ils bénéficient d'un revenu qui dépasse largement celui de la majorité de la population. Cela doit cesser. »
Sous notre pression, les partis de la nouvelle majorité flamande ont été obligés de revoir le règlement des indemnités de sortie au parlement flamand. Ils ont diminué la durée de celle-ci, mais maintiennent le système : un député non réélu continuera pendant plusieurs mois à toucher son salaire de 10 000 euros brut, qu’il ait ou non un autre job. « Ce n’est pas suffisant », réagit Sofie Merckx.
Nous voulons que le système des primes de départ soit aboli et que le statut des politiciens soit ajusté sur celui de travailleurs ordinaires. Au terme de leur mandat, ils auront alors droit à une allocation de chômage ordinaire.
Nous remettrons cette demande sur la table lors de la première réunion du Bureau de la Chambre.
* 9,9 millions d’euros sont programmés pour être versés aux députés non-réélus. Avec les cotisations de pension, cela coûtera au total 10,6 millions d’euros à la collectivité. En outre, près de 900 000 euros de primes de départ seront également versés pour des fonctions spéciales.