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La coalition Arizona lance une attaque frontale contre nos pensions

Les négociations du gouvernement fédéral ont repris. À l’ordre du jour ? Entre autres, une attaque frontale contre nos pensions. Raoul Hedebouw nous explique :

Vendredi 25 octobre 2024

Raoul Hedebouw assis sur un banc

Une attaque frontale contre nos pensions. Les partis de la future « coalition Arizona » (N-VA, MR, CD&V, Les Engagés et Vooruit) veulent faire des économies sur les pensions des personnes pour qui il est impossible de travailler jusqu'à l'âge légal de la retraite.

1. Un malus pension

Une des mesures prévoit l'introduction d'un malus pension. Ce système pénalise les gens qui partent à la pension avant 66 ans (67 ans à partir de 2030). La sanction consiste en une dépossession définitive de nos droits de pension acquis.

Comment ça marche ? Par année de pension anticipée, vous perdez une partie de votre pension, par exemple 5 %. Les personnes qui prendront leur pension à 62 ans en 2030 perdront donc 25 % de leur pension (5 x 5 %). Concrètement : une personne qui touche 1 600 euros de pension perdra 400 euros par mois, jusqu'à la fin de sa vie.

Cette mesure était – il y a longtemps – l’une des injustices historiques de notre législation sur les pensions. Elle a été supprimée le 20 juillet 1990. La loi qui a mis en œuvre cette abolition soulignait l’existence de différentes catégories de personnes : les personnes exerçant un métier pénible, qui vivent généralement moins longtemps et sont en moins bonne santé ; les personnes malchanceuses qui tombent gravement malades en fin de carrière ; les personnes cassées par la folie du marché du travail.

Un droit égal au repos et à la liberté après une vie de travail intense exige donc un droit à la pension anticipée, sans sanctions. En effet, les personnes exerçant un métier pénible, gravement malades ou cassées sont doublement pénalisées par ce malus pension : non seulement elles vivent généralement moins longtemps, mais elles perçoivent une pension beaucoup moins élevée pendant leur période de repos plus courte.

2. Coupes dans le droit à la pension minimum

La nouvelle « super note » de Bart De Wever attaque également notre droit à la pension minimum. Avec ces nouvelles règles, 60 % des futurs bénéficiaires y perdront l'accès. Pourquoi avoir une pension minimum si presque plus personne n'y a accès ?

3. Suppression des aménagements de fin de carrière

Enfin, les aménagements de fin de carrière, qui sont censés permettre de travailler plus longtemps, seront supprimés. Pareil pour la pension de survie, qui offre un filet de sécurité limité au conjoint survivant âgé de plus de 50 ans, et pour la pension de conjoint divorcé et la pension ménage. Chacun se débrouille dans son coin : c’est ça, la logique.

Ni « meilleur » ni « social »

Dans la note de Bart De Wever, le chapitre sur les pensions s’intitule « Une meilleure protection sociale ». Une étrange interprétation de ce que « meilleure » et « protection sociale » veulent dire. En quoi toucher 400 euros en moins par mois constitue une « meilleure protection » ? Faire travailler jusque 66 ou 67 ans des personnes qui vivent 10 ans moins longtemps et 20 ans en moins bonne santé, c’est ça qu’il appelle une « protection sociale » ?

La pension n'est pas une aumône, ni une faveur accordée par le gouvernement. Il s'agit d'un DROIT que les travailleurs ont arraché et pour lequel ils cotisent. Dans notre pays, les pensions légales sont bien loin d’être un jackpot. La Belgique investit beaucoup moins que des pays comme la France, l'Autriche, la Finlande, l'Espagne, l'Italie...

En Autriche, les femmes peuvent prendre leur pension à partir de 60 ans. Les pensions légales y sont également beaucoup plus élevées que chez nous. L'Autriche n'a pas démoli le vaste socle de la sécurité sociale par toutes sortes de réductions d'impôts pour les employeurs et les actionnaires. La note de Bart De Wever creuse encore plus le gouffre du financement de notre sécurité sociale. En d'autres termes, nous créons l'impayabilité de nos pensions. Et on nous parle de récompenser le travail... Quel cynisme !

Nous disons : pas touche à nos pensions ! Travailler jusqu'à 67 ans est totalement infaisable pour la plupart des gens. Chacun et chacune a droit au repos et à la liberté après une vie de travail intense. C'est tout à fait possible si nous répartissons les richesses de manière un peu plus équitable.

Visuel de la campagne "Stop Arizona"

Signez la pétition

Diviser la classe travailleuse et nous monter les uns contre les autres, c'est le but des mesures antisociales des partis de l'Arizona : la N-VA, le MR, le cd&v, les Engagés et Vooruit. Mais ensemble, on peut les arrêter.