La Banque nationale se prononce elle aussi pour l'écrémage des surprofits du secteur de l’énergie : « Après 9 mois de tergiversations, il est temps que le gouvernement agisse »
Le PTB demande au gouvernement fédéral de travailler sans attendre à l’écrémage des bénéfices excédentaires du secteur de l'énergie, maintenant que la Banque nationale de Belgique (BNB) s'est également prononcée en faveur d'une taxe sur ces bénéfices.
« Depuis le début de la crise, nous insistons sur les bénéfices excédentaires colossaux réalisés dans le secteur de l'énergie. Notre proposition de les taxer est sur la table depuis déjà 3 mois au Parlement. Maintenant que la BNB, après la Commission européenne et la CREG, la Commission de régulation de l'électricité et du gaz, a également donné son feu vert, le gouvernement ne peut plus se cacher après avoir tergiversé pendant neuf mois », déclare Raoul Hedebouw, député du PTB. Le PTB demande au gouvernement de trancher aujourdhui au Conseil des ministres.
Dans son rapport, la BNB fait explicitement référence aux surprofits réalisés par les centrales nucléaires belges. Selon le service d'études du PTB, Engie-Electrabel réaliserait au moins 2,6 milliards d'euros de surprofits avec les centrales nucléaires grâce aux prix élevés de l'énergie. D’après la BNB, l'écrémage de ces bénéfices excédentaires serait « judicieux » et « opportun ». Le PTB propose d'utiliser le produit de la taxe sur les bénéfices excédentaires pour bloquer les prix de l'énergie.
« La question est de savoir si le gouvernement va enfin prendre ses responsabilités. Ou va-t-il encore éluder la question et demander à nouveau conseil ? » s’interroge Raoul Hedebouw. « Depuis le début de l'année, le gouvernement répète que "personne ne doit s'enrichir dans cette crise de l’énergie". Jusqu’à aujourd’hui, il s’est contenté de ces belles paroles. »
Le gouvernement a d'abord demandé plusieurs avis à la CREG, l'autorité de régulation de l'énergie. Il a également fait appel à la BNB. Entre-temps, il a été décidé d'attendre une initiative européenne qui n'est jamais venue. « Nous avons finalement soumis nous-mêmes une proposition de loi parce que le gouvernement continue à tourner en rond », conclut Raoul Hedebouw. « Cette proposition peut servir de base à l'élaboration d'une taxe sur les surprofits. L'Italie et le Royaume-Uni ont déjà introduit un impôt sur ces bénéfices. Preuve qu'il s'agit principalement d'une question de volonté politique. »