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Kim De Witte : « Le ministre Jambon ne connaît apparemment pas sa propre réforme des pensions »

Le tout nouveau ministre des Pensions Jan Jambon (N-VA) a accusé notre député et spécialiste des pensions Kim De Witte de mensonges et de « fake news » à la Chambre : les périodes de maladie ne seraient pas prises en compte pour l'application du malus pension, selon Jambon. Par conséquent, l'impact du malus serait moins important que ne le prétend Kim De Witte. Or, l'accord de gouvernement affirme le contraire noir sur blanc.

Jeudi 6 février 2025

Kim De Witte assis sur un escalier

Le malus pension est expliqué sous le titre « Âge flexible de la retraite avec correction actuarielle neutre ». Ceux qui n'atteignent pas 35 années de carrière de 156 jours avec prestations de travail effectives et ceux qui ne peuvent pas justifier 7020 jours de travail effectif perdront une partie de leur pension déjà acquise (2 % par année de pension anticipée jusqu'en 2030, 4 % à partir de 2030 et 5 % à partir de 2040).

Le troisième paragraphe sous le titre mentionné ci-dessus explique quelles périodes sont assimilées au travail effectif. Il couvre les périodes de congé de maternité, de congé de naissance et les interruptions/réductions de carrière pour motif de soins. 

La maladie n'est donc pas mentionnée :

UN RENFORCEMENT DU LIEN ENTRE LES PRESTATIONS PROFESSIONNELLES EFFECTIVES ET LA CONSTITUTION DE DROITS À LA PENSION

ÂGE FLEXIBLE DE LA RETRAITE AVEC CORRECTION ACTUARIELLE NEUTRE

  • A partir de 2026 le montant de la pension est réduit d’un malus de 2 % (jusqu’en 2030), de 4 % (jusqu’en 2040), de 5 % (à partir de 2040) par année d’anticipation avant l’âge légal si le retraité remplit la condition de carrière pour la retraite anticipée mais pas celle liée aux 35 années de carrière de 156 jours avec prestations de travail effectives et 7020 jours de travail effectifs.

  • Nous remplaçons le bonus pension actuel par un nouveau bonus où le montant de la pension soit majoré d’un bonus de 2 % (jusqu’en 2030), de 4 % (jusqu’en 2040), de 5 % (à partir de 2040) par année qui suit l’âge légal de la retraite si le retraité comptabilise 35 années de carrière de 156 jours avec prestations de travail effectives et 7020 jours de travail effectifs.

  • Les périodes de congé de maternité et les interruptions/réductions de carrière pour motif de soins sont assimilées à des prestations de travail effectives.

(Accord de gouvernement, page 51)

Les tableaux budgétaires montrent l'impact de cette mesure. D’ici 2029, lorsque le malus s’élèvera toujours à 2 %, cette mesure devrait déjà rapporter 448 millions d'euros. Il s'agit de la deuxième économie la plus importante en matière de pensions au cours de cette législature et elle deviendra l'une des plus importantes à l'avenir.

« L'impact de cette mesure est énorme, déclare Kim De Witte. Une personne qui travaille à mi-temps et qui est malade pendant une journée n'arrive plus à 156 jours avec prestations de travail effectives par an. Elle perd ainsi une année complète sur son compteur de carrière. Selon les chiffres que nous avons demandés au Service fédéral des pensions, au moins un travailleur sur trois recevrait un malus. »

Les femmes et les personnes exerçant des métiers pénibles seront les plus grandes victimes de ce malus. Concrètement, une aide-soignante qui commence à travailler à 20 ans et reste active jusqu'à 63 ans a travaillé 43 ans. Si elle a travaillé à mi-temps pendant 10 ans et a été malade au moins un jour par an pendant cette période, le malus lui est applicable. Si elle a eu un cancer et a mis plusieurs années à se rétablir, le malus lui est applicable. Si elle est épuisée à 63 ans et qu'elle prend sa pension, elle perdra 16 % de sa pension à partir de 2030 (lorsque l'âge légal de la pension passera à 67 ans et le malus à 4 %) et 20 % à partir de 2040.

Les femmes et les personnes exerçant des métiers pénibles seront les plus grandes victimes de ce malus

Kim De Witte

Responsable organisation

« Cette mesure n'est pas seulement radicale, elle est aussi injuste, affirme Kim De Witte. Nous ne sommes pas égaux devant la mort. Les personnes sans diplôme, qui exercent souvent un métier pénible, vivent en moyenne 8 ans de moins et 20 ans de moins en bonne santé. Elles commencent à travailler beaucoup plus tôt et veulent donc aussi pouvoir s'arrêter plus tôt pour profiter un peu de la vie après une carrière intense. Elles seront beaucoup plus durement touchées que les titulaires d'un diplôme, qui commencent à travailler plus tard et vivent plus longtemps. » 

En ce qui concerne l'altercation avec le ministre Jambon, Kim De Witte conclut : « Soit le ministre ne connaît pas bien son propre accord gouvernemental et la réforme des pensions, soit le gouvernement fait déjà marche arrière. Dans ce dernier cas, je suggère au ministre d'ajouter un paragraphe à l'accord de gouvernement pour élargir les périodes assimilées. »