#JourDesProfiteurs 2022 : un PDG du Bel20 gagne en moins de 6 jours ce qu’un salarié perçoit en moyenne en un an
Chaque année, le PTB calcule la date du « jour des profiteurs ». C'est le jour de l’année où le PDG moyen d'une entreprise du Bel20 a gagné autant qu'un travailleur moyen en une année entière. En 2022, ce jour tombe le sixième jour ouvrable, c'est-à-dire le 10 janvier. Contrairement à la classe travailleuse, les PDG ne ressentent pas les conséquences de la pandémie de coronavirus sur leur fiche de paie. Le PTB exige une révision complète du système de détermination des salaires dans notre pays, en particulier de la loi de 1996 qui bloque les salaires.
Au cours de l'année de crise 2020, les vingt plus grandes entreprises cotées en bourse du pays ont versé près de 9,5 millions de bonus. Seuls trois PDG n'en ont pas reçu. En 2020, le salaire médian d'un PDG d'une entreprise du BEL20 s’élevait à 2 168 666 euros. « Cela contraste fortement avec le malaise économique de la première année de Covid, les subventions accordées aux grandes entreprises et la perte de revenus pour de nombreux travailleurs et travailleuses qui ont dû être mis au chômage temporaire, réagit le porte-parole francophone du PTB, Germain Mugemangango. En raison du chômage Corona, les citoyens ont perdu jusqu'à 30 % de leurs revenus. Mais les PDG continuent à s’octroyer des primes indécentes. »
Le PTB estime que cela ne peut pas continuer. Germain Mugemangango déclare : « Pour les travailleurs et travailleuses, le gouvernement s'en tient à la loi de 1996 sur le gel des salaires. Au cours des deux prochaines années, les salaires n’augmenteront que de maximum 0,4 %, en plus de l'index. Mais pour les chefs d'entreprise, ce gel des salaires n'existe pas. Les bonus, qui ont été, au mieux, symboliquement réduits pour les PDG des plus grandes entreprises en 2020, vont à nouveau exploser dans les années à venir. » Le porte-parole du parti de gauche mentionne également une étude menée récemment par le think-tank Minerva, qui montre que les directeurs et les managers en particulier ont bénéficié d'augmentations salariales réelles entre 2015 et 2019.
Le PTB réitère sa demande de révision profonde de la loi salariale de 1996, afin de supprimer le gel des salaires. « L'année dernière, la loi sur les salaires a fait l'objet de nombreux débats, mais le gouvernement Vivaldi a finalement décidé de ne rien faire, poursuit Germain Mugemangango. Pourtant, nous assistons partout à des augmentations de prix sans précédent. »
Et le porte-parole de conclure : « Pendant la crise, la classe travailleuse a prouvé que c'est elle qui fait tourner la société et produit la richesse, pas les PDG. Et ça, d’aucuns veulent nous le faire oublier. Mais nous ne l'oublions pas et la classe travailleuse non plus. Tant que les gens ne recevront pas les salaires auxquels ils ont droit, ils se feront entendre. Tant que la loi de 1996 ne sera pas révisée, les gens continueront à mener des actions pour leur pouvoir d'achat. Et le PTB sera à leurs côtés. »
Chiffres :
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Salaire médian en Belgique pour un emploi à temps plein : 3 486 euros brut par mois (source : Statbel). Dans la pratique, de très nombreuses personnes n'ont pas gagné autant parce qu’elles ont été en chômage Corona.
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Salaire médian d'un PDG d'une entreprise du Bel 20 : 2 168 666 euros (source : Comptes annuels 2020). Il s'agit bien ici de la rémunération effective.