Inondations : le PTB veut une commission d'enquête sur la gestion désastreuse du gouvernement fédéral
Le PTB a introduit une proposition de commission d'enquête fédérale sur les inondations de juillet. Mercredi à 14 heures, la commission des affaires intérieures du Parlement fédéral débattra pour la première fois des inondations. « L’échange de vues avec la ministre Annelies Verlinden est insuffisant pour répondre à toutes les questions. Une commission d'enquête est nécessaire pour expliquer les retards, l'absence de coordination, ou encore l'impact des réformes sur nos services de secours », déclare Raoul Hedebouw, porte-parole national du PTB.
« Quand on parle aux victimes ou à l'un des milliers de bénévoles qui sont allés les aider, une phrase revient sans cesse : "La réaction du gouvernement face à la catastrophe était chaotique." Il faut faire la lumière sur ce qui a mal tourné. » Si Raoul Hedebouw n’épargne pas les autorités, il salue en revanche les efforts de la population. De nombreux bénévoles ont été aider les sinistrés, dont beaucoup venus de Flandre. « Cet été, nous avons vu la classe travailleuse s'organiser et prendre les choses en mains. Il y a de quoi en être fier. » Le PTB lui-même, avec ses SolidariTeams, a envoyé plus de 1 500 volontaires sur place.
Pour Raoul Hedebouw, une commission d'enquête est indispensable. « Analysons jusqu’au bout ce qui n’a pas été et tirons-en des leçons pour éviter cela à l'avenir. Les personnes touchées et leurs familles ont le droit de savoir ce qui s'est passé. Des dizaines de vies ont été perdues. Vu l'ampleur de la tragédie, nous ne voyons pas pourquoi les autres partis ne soutiendraient pas notre proposition de créer une commission d'enquête. » Une telle commission a déjà été décidée au niveau wallon.
« Qui était aux commandes ? s’interroge Raoul Hedebouw. Le gouvernement fédéral, les Régions, les Provinces ou les communes ? Il serait logique, lors d’une catastrophe de cette ampleur, que le gouvernement fédéral prenne les choses en mains, mais ce n'est manifestement pas le cas. Une fois de plus, comme au début de la crise Covid, on constate que la régionalisation provoque un chaos institutionnel. Au lieu d'intervenir, tout le monde se regarde. L’IRM, qui est une institution fédérale, peut s'exprimer sur les fortes précipitations. Mais les scientifiques ne peuvent rien dire sur les conséquences de ces pluies au sol, car la gestion de l'eau est une compétence régionale. La plupart des grands fleuves traversent pourtant plusieurs Régions. Peut-on imaginer une logique plus absurde ? »
Le parti de gauche souhaite également enquêter sur le plan catastrophe et les coupes budgétaires réalisées dans les services publics. Raoul Hedebouw : « La politique libérale d’austérité menée par le passé a dépouillé les services publics. Le gouvernement Michel a supprimé 800 des 1 200 agents du service de la Protection civile. Les pompiers n'avaient pratiquement pas de bateaux adaptés. Seuls 400 militaires ont été déployés dans la zone touchée, souvent sans équipement adéquat au cours des premières semaines. Il est temps de reconstruire des services publics forts, capables de faire face à de telles catastrophes. Les pouvoirs publics doivent apporter des solutions concrètes. Pensons ne serait-ce qu’aux puissants déshumidificateurs nécessaires pour rendre les maisons à nouveau habitables. »
Selon Raoul Hedebouw, la population a pris les choses en mains lorsque les gouvernements ont failli : « Face à la faillite de l’État, nous constatons une solidarité extraordinaire de la part de la population. Il y a des milliers et des milliers de volontaires. La classe travailleuse du pays s'organise. C'est beau à voir. Il y a beaucoup de volontaires venus de Flandre, notamment. Au moment même où Bart De Wever appelait à la réunification avec les Pays-Bas, de très nombreux travailleurs flamands sont allés aider en Wallonie. Cette vague de solidarité et d'unité est la meilleure réponse face à tous ceux qui veulent nous diviser. »
Le PTB lui-même, avec ses SolidariTeams, a envoyé plus de 1 500 personnes sur le terrain pour aider. Le parti a également collecté plus de 60 000 euros de dons pour acheter du matériel d'aide aux personnes touchées. « Nous avons créé les SolidariTeams pour apporter une réponse à court terme à la catastrophe. Des centaines de personnes ont aidé à vider des sous-sols, à nettoyer des maisons ou à préparer de la soupe. Aujourd'hui, des centaines d'entre eux sont encore sur le terrain. Chaque jour, des voitures partent de tout le pays. C'est une expérience incroyable, et je tiens vraiment à remercier tous ceux qui ont aidé », conclut Raoul Hedebouw.