Industeel Belgium : Mittal doit être contraint de protéger et de développer l’outil
Le PTB a appris avec stupéfaction que le groupe ArcelorMittal avait chargé la Deutsche Bank pour chercher un repreneur à sa filiale Industeel Belgium.
Cette annonce a particulièrement fait réagir Germain Mugemangango, chef de groupe du PTB au parlement wallon et au conseil communal de Charleroi : « Industeel est un formidable outil industriel, fabriquant des produits uniques. Il y a là un savoir faire précieux. ArcelorMittal doit assumer ses responsabilités. La Région wallonne doit contraindre la multinationale de protéger et de développer l’outil ainsi que de garantir l’emploi. L’entreprise ne peut jouer avec un tel outil industriel sur base d’une logique financière. Si ArcelorMittal en venait à ne pas prendre ses responsabilités, la Région wallonne doit menacer le groupe d’une expropriation de sa filiale Industeel pour utilité publique et écologique. »
Pour rappel, Industeel Belgium est une des plus grandes filiales sidérurgiques du groupe ArcelorMittal. L’implantation carolorégienne d’Industeel compte plus de 900 travailleurs. « Ces travailleurs produisent 389 sortes d'acier. C’est une réelle performance. Ils sont capables de changer plusieurs fois par jour les paramètres des machines et de changer ainsi le type d’acier qu’ils produisent. Un savoir-faire unique dans le paysage industriel européen », explique Germain Mugemangango.
Et d’ajouter : « L’actuelle coulée continue permet, entre autres, la production d’acier à haute valeur ajoutée, notamment nécessaire dans la production d’hélices d’éoliennes mais aussi de fermes solaires. La plus grande ferme solaire du Maroc a ainsi été construite grâce à l’acier de Charleroi. »
Ce savoir-faire s’est aussi évidemment transformé en chiffres. Des chiffres qui ont servi à enrichir encore plus ArcelorMittal et ses actionnaires. Malgré la crise du coronavirus, le groupe a affiché un bénéfice de 707 millions de dollars (trimestre avril-mai-juin) ce qui bien supérieur à la moyenne des prévisions. Les dividendes ont ainsi quintuplé les cinq dernières années. La filiale belge n’est pas en reste. Elle a fait un chiffre d’affaires de 500 millions au courant de l’année 2019. Un résultat en constante augmentation depuis 2016.
« Ce n’est peut-être pas assez pour le géant de l’acier. Mais nous ne pouvons pas laisser une logique de profit maximum guider l’avenir d’Industeel Belgium. Ce serait absurde d’un point de vue industriel, social et écologique. Nous avons besoin d’industrie, nous devons protéger l’emploi et nous avons besoin d’une filière écologique en Europe », conclut Germain Mugemangango.