Il est urgent d’élargir le testing et d’impliquer la première ligne à Bruxelles
L’exemple actuel de la ville d’Anvers le montre les grandes villes sont les lieux où les foyers de coronavirus reprennent. Des premiers indices d’augmentation de l’épidémie existent aussi à Bruxelles. La Région bruxelloise est-elle armée pour lutter contre une seconde vague du coronavirus ? « Non, constate Youssef Handichi, le député bruxellois du PTB sur base de l’expérience des maisons médicales de Médecine pour le Peuple. Il faut d’urgence plus de tests, plus de capacité de tests et garantir que le résultat arrive en moins de 24 heures pour assurer au plus vite le suivi de contacts. »
Pour le Dr. Hind Addi, médecin généraliste à Médecin pour le Peuple, le testing est défaillant à Bruxelles : « Une de nos patientes de la maison médicale de Schaerbeek a été testée positive au COVID-19 jeudi dernier. Son mari doit donc se faire tester. Il se rend en premier lieu à l'hôpital Saint-Jean, qui ne peut le prendre en charge le jour-même. Aucun rendez-vous n’est possible le week-end et le lundi. On lui propose un rendez-vous une semaine plus tard. Il se déplace donc à l’hôpital Brugmann, où les tests peuvent se faire sans rendez-vous. Il fait la file pendant trois heures avant d’être renvoyé chez lui faute de places. Ce n’est que ce mardi, soit cinq jours plus tard qu’il a enfin pu être testé. Et ce n’est que ce jeudi matin qu’il a enfin obtenu les résultats. »
« Il n’est pas normal qu’il faille attendre près d’une semaine pour savoir si l’on est touché par la maladie ou non, explique Hind Addi. Cette situation n’est pas isolée. Les centres de testing sont actuellement surchargés. Il est impossible de combattre le virus sans un testing massif et rapide sur lequel peut se greffer un suivi de contacts efficace. Nous devons ouvrir rapidement des centres de testing au plus proche des gens, comme Médecine pour le Peuple l’a d’ailleurs fait à Molenbeek, en collaboration avec d’autres maisons médicales et le soutien de la Commune. Pourquoi ce que nous avons fait à notre échelle, avec nos moyens, ne peut-il pas être fait à plus grande échelle par le gouvernement régional ? »
« Comment se fait-il que 9 centres de testings aient fermé en Région bruxelloise durant le mois de juillet ? Et qu’une nouvelle fois, le ministre de la Santé bruxellois, Alain Maron (Ecolo), soit au pied du mur, alors que, depuis plus de deux semaines, différents signaux indiquent clairement la naissance d’une seconde vague de coronavirus en Belgique ? N’a-t-on rien appris de la première vague ? », s’interroge Youssef Handichi.
Face à l’annonce d’une recrudescence de l’épidémie à Bruxelles, il faut d’urgence relancer et élargir les structures de testing et garantir que les personnes qui doivent être testés le soient rapidement et aient leur résultat en moins de 24 heures. « Le centre de testing que nous avons initié à Molenbeek montre qu’il est possible, avec un peu de bonne volonté et en mobilisant les acteurs du terrain, d’ouvrir des lieux de testing dans les quartiers, au plus proche des gens. Il y a urgence. Et il est également urgent d’impliquer la première ligne sur le terrain pour le suivi de contact« », conclut le Dr. Hind Addi.