Hôpitaux : il faut 800 millions supplémentaires sans attendre la formation d’un nouveau gouvernement
Depuis la haie de déshonneur faite par le personnel soignant au gouvernement, ce dernier a enfin rouvert des négociations avec le secteur des soins de santé. Les organisations syndicales du secteur des hôpitaux réclament des nouveaux moyens structurels. Maintenant.
« Le secteur a besoin dans l’immédiat d’au moins 800 millions d’euros supplémentaires, en plus du fond blouses blanches (de 400 millions) voté l’année passée à l’initiative du PTB. Comme je l’ai déjà rappelé plusieurs fois au parlement, ces moyens sont attendus urgemment pour obtenir les premières vagues d’embauches nécessaires, améliorer les conditions de travail et revaloriser sérieusement les salaires », déclare Sofie Merckx, députée fédérale du PTB.
Les retours de terrain qu’a le parti de gauche sont clairs : « Si on veut faire face à une éventuelle seconde vague de la pandémie, il faut non seulement rapidement plus de personnel, mais aussi que le personnel actuel reste. Or, actuellement, un soignant sur cinq veut arrêter, tellement les conditions de travail sont difficiles », poursuit Sofie Merckx.
Et d’ajouter : « Il serait inacceptable qu’une décision à ce sujet soit reportée en raison des jeux politiques actuels en vue de la formation d’un gouvernement. L’engagement pour des moyens supplémentaires doit être voté avant le 21 juillet. Notre groupe parlementaire est mobilisé pour participer à toute initiative allant dans ce sens. »
Le respect des héros et héroïnes du Corona doit se traduire dans les actes
Après avoir affronté le Covid-19 en sous-effectif et souvent sans matériel de protection en suffisance le personnel des hôpitaux a dû affronter le gouvernement. « Ils sont passés d’une bataille à l’autre. Les applaudissements massifs de la population n’avaient pas suffi aux différents gouvernements du pays pour faire réellement de la santé une priorité. Le personnel du secteur des soins - malgré la fatigue de la crise Covid-19 - est passé à l’action par milliers pour se faire entendre. Aujourd’hui, ils doivent être écoutés et respectés », insiste Sofie Merckx.
Un premier pas
Le parti de gauche met aussi en garde : ces moyens dégagés ne sont pas une fin. Ils doivent constituer le premier échelon d’un paquet plus large visant à faire de la Belgique un pays en pointe en matière d’innovation en santé publique. Ces moyens doivent aussi être accompagnés de mesures concrètes pour les autres secteurs des soins de santé, comme les maisons de repos.
« Nous avons besoin d’un vrai plan d’avenir pour la santé dans notre pays, explique Sofie Merckx. Un plan cohérent qui vise à rendre attractifs tous les métiers de la santé et d’éviter que tant de personnes quittent ou veulent quitter le secteur car elles ne tiennent pas le coup. Un plan national qui concerne toutes les catégories de personnel et tous les niveaux de pouvoir, qui permet d’avoir une action nationale cohérente en matière de santé. Nous devons sortir de la lasagne institutionnelle, inefficace et source de gaspillage financier. »
La députée, qui est aussi médecin généraliste, insiste aussi sur le besoin de sortir le secteur des logiques commerciales dans lesquelles les derniers gouvernements régionaux et nationaux l’ont plongé : « Un tel plan doit remettre le patient au centre et ne pas avoir comme objectif la rentabilité maximale et la réduction des coûts. Nous devons revenir à une vision publique de la santé pour tous et toutes. La santé ne doit pas être soumise à la loi du profit. »
Le PTB est disponible
Le PTB restera très attentif aux décisions du gouvernement. Son groupe parlementaire est également mobilisé pour participer à toute initiative permettant de dégager rapidement des moyens structurels conséquents pour le secteur.