Hausse du prix de Pfizer et Moderna : « C’est un hold-up sur notre sécurité sociale, avec la complicité de l'Union européenne »
Les géants pharmaceutiques Pfizer et Moderna augmentent le prix de leurs vaccins contre le coronavirus. C’est ce qu’annonce le Financial Times. « C'est une preuve de plus que ces grandes entreprises pharmaceutiques ne sont pas là pour arrêter la pandémie. Elles ne cherchent qu'à faire du profit », répond Marc Botenga, député européen PTB. Le parti de gauche exige que la Commission européenne et le gouvernement belge garantissent une transparence totale concernant les prix des vaccins et que les brevets sur le vaccin soient levés.
« Il y a quelques jours, Oxfam a publié une étude montrant que ces vaccins sont vendus cinq fois trop chers. Les révélations sur la nouvelle augmentation de prix de Moderna et Pfizer sont donc particulièrement cyniques », déclare Marc Botenga. « C’est un hold-up en règle sur notre sécurité sociale avec, en outre, l'aide bienveillante de l'Union européenne et ses contrats secrets. »
Selon les prévisions, ces augmentations d'environ 25 % (Pfizer) ou 13 % (Moderna) entraîneront un coût supplémentaire de 92 millions d'euros pour la Belgique. « C'est presque autant que ce qui est actuellement consacré à l'amélioration des conditions de travail du personnel infirmier et de soin dans nos hôpitaux », déclare Thierry Warmoes, député fédéral PTB et président de la Commission santé. « Au lieu de laisser ces 92 millions disparaître dans les poches de quelques actionnaires, il serait préférable de les investir dans les soins sur le terrain. »
Le parti de gauche exige une transparence totale sur les prix de production des vaccins et sur les contrats que l'UE conclut avec les entreprises pharmaceutiques. « La Commission européenne fixe ces prix, mais le vaccin est payé par l'argent public. Nous avons le droit de connaître ces prix. » Le parti de gauche demande à la Commission de rendre tous les contrats entièrement publics. Pour que le contrôle public soit possible, tant sur le prix que sur les autres aspects financiers ».
Ce n'est pas une coïncidence si ces augmentations surviennent au moment où Pfizer annonce son intention de vendre une troisième dose du vaccin. « Les entreprises pharmaceutiques veulent imposer aux pays riches une troisième dose plus coûteuse sous couvert d'une 'meilleure efficacité' et d'une 'protection contre les variants'. Mais la meilleure défense contre les nouveaux variants, c’est de vacciner l'ensemble de la population mondiale le plus rapidement possible », explique Marc Botenga.
Or, de nombreux pays pauvres n'ont pas accès au vaccin aujourd'hui, alors que cela devrait être la priorité. « L'industrie pharmaceutique est motivée par le profit, et non par la lutte efficace contre la pandémie », déclare Marc Botenga. « Pour nous, c'est donc clair : il faut briser le monopole du Big Pharma, lever les brevets sur les vaccins contre le coronavirus. C'est le seul moyen de contrer la toute puissance de l'industrie pharmaceutique et d'empêcher de telles augmentations de prix. Et c'est logique, quand on sait qu'une grande partie de la recherche et de la production est financée par l'argent public. »
Le PTB appelle également à soutenir l'initiative citoyenne européenne #NoProfitOnPandemic. Cette initiative demande à l'Union européenne d’abolir les brevets sur les vaccins afin de créer plus rapidement une immunité mondiale.