Hausse des factures : le PTB veut couper le salaire de Charles Michel
Ce mercredi 19 octobre, le Parlement européen vote sur le budget des institutions européennes. Considérant l'inaction européenne sur les prix de l'énergie, le PTB vient avec une proposition choc. Le parti de gauche dépose des amendements appelant à diviser par deux les salaires de Charles Michel et des Commissaires européens. Selon Marc Botenga, député européen PTB, des salaires de plus de 30 000 euros par mois ne permettent pas aux dirigeants européens de comprendre l'urgence sociale.
Après un an de factures impayables, l’énième proposition de la Commission européenne n’inclut toujours pas le blocage du prix du gaz. Les prix de l’électricité ont été plafonnées à un niveau qui garantit toujours de solides surprofits aux entreprises multinationales. Selon le PTB, cette inaction n’est pas sans lien avec les salaires faramineux empochés mensuellement par les plus hauts dirigeants européens.
« Clairement, les salaires empochés mensuellement par les dirigeants de la Commission européenne lui empêchent de comprendre l’urgence vécue par les gens. Avec des revenus, comme pour Ursula von der Leyen et Charles Michel, dépassant les 30 000 euros, pour eux, une facture, ce n’est rien, mais pour les gens, c’est un cauchemar au quotidien, » affirme Marc Botenga.
Grâce à l’indexation de son salaire de base de 29 205 euros par mois, le salaire d’Ursula von der Leyen approchera les 32 000 euros par mois en 2023, sans compter les allocations autres. Censé diriger les travaux et priorités du Conseil, autre institution européenne fondamentale qui peine à trouver des accords, Charles Michel a pris ses fonctions de président du Conseil en 2019 avec un salaire brut de 32 700 euros par mois, soit 342 000 euros par an.1 En 2023, le salaire annuel du président du Conseil devrait atteindre 403 000 euros par an.2 À cela s'ajoutent les droits liés à la fonction, qui s'élèvent à 82 000 euros par an, et d’autres droits liés « à la situation personnelle » ou aux missions effectuées.3
Le PTB demande dès lors au Parlement européen de s’exprimer en faveur d’une réduction drastique des rémunérations des hauts dirigeants européens, du président du Conseil Charles Michel à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Le contrôle du budget est une des compétences principales du Parlement européen. C'est la façon dont le Parlement détermine notamment le budget des autres institutions, comme la Commission européenne. Dans le cadre de l’exercice, Botenga a déposé trois amendements visant à réduire de moitié les salaires de Commissaires européens, et du président du Conseil. Un amendement demande aussi la réduction des salaires des députés européens, afin de les rapprocher des salaires des travailleurs. Actuellement, le salaire net des députés européens dépasse les 7 316 euros nets, auxquels s’ajoute une indemnisation journalière de 338 euros.
Le PTB refuse l’argument selon lequel la lenteur de l’action européenne serait due à la complexité du dossier. Selon Marc Botenga, c’est en premier lieu une question de volonté politique. Il note le contraste avec le sauvetage des banques en 2008 et avec la suspension du Pacte de Stabilité en 2020 : « Pour banques et grandes entreprises, en quelques heures toutes les règles européennes avaient été suspendues. Pour les gens, il faut plus d’un an de blabla. »
1 https://eur-lex.europa.eu/budget/data/DB/2023/nl/SEC02.pdf